Podcast épisode 13 avec Marylène Vincent Del Rey

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Dans cet épisode 13, j’accueille Marylène Vincent Del Rey, et ensemble nous parlons de son parcours d’auteur qui a été éditée chez différents éditeurs, mais qui a souvent gardé ses droits électroniques, et qui s’est autoéditée pour son premier roman historique (et 4ème livre) il y a bientôt un an. Elle a aussi fait traduire et publié aux Etats Unis un de ses livres.

Pour écouter directement cet épisode :

 

Vous pouvez retrouver Marylène sur son blog, sa page Facebook, et dans la boutique Amazon à partir de son dernier roman, ou Kobo/Fnac.

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Et toujours un mot de notre sponsor (moi-même) :

J’ai publié aujourd’hui aussi un nouvel ebook sur le marketing dans la boutique Kindle.

Pour en savoir plus…

Et voici la retranscription du podcast :

Cyril. – Bonjour. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de recevoir Marylène Vincent del Rey, qui est auteur, qui est éditée en version papier chez un éditeur, et qui est aussi autoéditée. Qui a publié il y a bientôt un an Ma vie avec Louis XIV. Bonjour !

Marylène. – Bonjour, Cyril. Bonjour à tous !

Cyril. – Est-ce que tu peux te présenter et raconter un petit peu ton parcours ?

Marylène. – Alors, mon parcours… Quand on commence à avoir plus de trente-cinq ans… Non, je plaisante ! Mais en quelques mots, mon parcours… Voyons, je suis professeur, puisqu’on se présente souvent par son métier. Je suis professeur, j’ai enseigné pendant vingt ans. Donc j’ai plus de trente-cinq ans, oui, à vrai dire… Et puis, au bout de vingt années de bons et loyaux services, j’ai choisi de me mettre en disponibilité, puisque je suis quand même professeur de lettres et histoire, et je me suis mise en disponibilité parce que je suis quelqu’un de passionné et ma passion pour l’enseignement s’est un peu émoussée au fil des années. Je ne vous explique peut-être pas pourquoi, parce qu’on n’est pas là pour parler de ça, mais peut-être qu’on peut aisément le comprendre aussi avec tout ce qui se passe aujourd’hui dans l’enseignement. Rien n’est facile et… Bon, voilà ! Et puis j’ai trouvé une autre passion. Plusieurs autres passions, même, parce que c’est vrai que je suis multicasquettes. En parallèle de mon métier d’enseignante, je faisais du journalisme. Presse écrite. J’ai terminé par la presse écrite. J’ai fait de la radio, j’ai fait un petit peu de télé, et puis donc, au bout de ces vingt années de bons et loyaux services, comme je le disais, dans l’enseignement, je suis partie dans l’écriture. Avec un premier livre commencé en 2008, achevé deux ans plus tard en 2010, sur Henri IV. Parce que bien sûr, en tant que professeur d’histoire, j’ai écrit assez naturellement des livres d’histoire. Ce premier livre s’intitulait (s’intitule toujours) Henri IV et les femmes : De l’amour à la mort. Étonnamment, il n’y avait pas eu de livre à ce jour, en 2010, sur Henri IV et les femmes, et pourtant, Dieu sait si les femmes ont compté dans sa vie. On l’appelle le vert galant, comme vous le savez. Donc je suis rentrée dans ce créneau. J’étais ravie le jour où j’ai vu que rien n’avait été écrit sur l’ensemble des femmes qui ont fait partie de la vie d’Henri IV. Et ce livre a bien marché, puisqu’il s’est bien vendu. Il a été nominé au Prix Hugues Capet ; c’est le prix histoire en France. Et donc par conséquent, j’ai continué dans cette voie-là. Je m’étais dit : si ça ne marche pas, j’arrêterai ; je saurai en tirer les conclusions, jeter l’éponge. Je ne suis pas du style à m’entêter à faire quelque chose s’il n’y a pas une adhésion minimale, on va dire. Et puis, il y a eu un deuxième livre. En histoire, toujours. Toujours un livre d’histoire, sur Clovis. La période des Mérovingiens. Un troisième livre, sur Marilyn et John. Deux prénoms suffisent à les situer. Un livre qui a été traduit en américain. Et j’ai sorti un nouveau livre en 2014, en décembre 2014. Un livre sur plusieurs tomes très exactement, avec un premier tome qui est sorti en juin 2014, le deuxième tome en novembre, et l’intégrale en décembre 2014, sur Louis XIV, qui s’intitule Ma vie avec Louis XIV. Tout un programme. Voilà.

Cyril. – D’accord. Donc ta passion, ça reste quand même l’histoire. Et d’ailleurs, tu as bien creusé ce sillon-là. Tes premiers livres, tu les as autoédités ou tu es passée par un éditeur ?

Marylène. – Je suis passée par un, voire plusieurs éditeurs. Chaque livre a un éditeur différent. Je suis peut-être une enfant gâtée, parce que… J’ai envoyé… Mon premier livre, je l’ai dit : sur Henri IV ; tout naturellement, je l’ai envoyé aux éditions Sud Ouest, qui sont des éditions régionales, mais qui vendent sur le plan national, et tout de suite l’idée a plu. Bon, il faut dire que c’était le quatre centième anniversaire de la mort d’Henri IV, en 2010.

Cyril. – C’était à propos.

Marylène. – Oui, voilà ! Et les éditions Sud Ouest ont choisi de sortir trois livres cette année-là. Deux livres sur Henri IV et un troisième sur Ravaillac. Les trois, d’ailleurs, se sont très bien vendus. Alors, première expérience, avec Henri IV et avec les éditions Sud Ouest. Et puis, après, une deuxième expérience, avec un éditeur parisien, les éditions L’Harmattan, puis un troisième, les éditions Didier Carpentier, qui travaillent sur les beaux livres. Et je vous disais tout à l’heure que j’avais donc publié un livre sur Marilyn Monroe et John Kennedy : c’est un livre agrémenté de beaucoup de photos, sur papier glacé. Mais pour le troisième livre, en l’occurrence, j’ai gardé les droits numériques. Je n’ai signé que les droits papier.

Cyril. – Ce qui explique qu’il n’y ait pas de nom d’éditeur sur ce livre-là. Dans Amazon.

Marylène. – Alors, attention… Pour Marilyn et John ? C’est ça, la question, Cyril ?

Cyril. – Oui.

Marylène. – Alors, Marilyn et John a été publié aux éditions Didier Carpentier pour la version papier française, dans la catégorie beaux livres. Je réfléchis en parlant, parce que même moi, quelquefois, je m’y perds !

Cyril. – Oui, c’est difficile de s’y retrouver, avec tous les livres qu’on a publiés. Surtout quand on en a publié plusieurs !

Marylène. – Tout à fait. Pour la version numérique, j’ai donc gardé les droits numériques. À l’étranger, j’ai gardé les droits papier et les droits numériques. Pour ce livre-là. D’accord ? Et le dernier, Ma vie avec Louis XIV, j’ai choisi carrément de le publier en autoédité.

Cyril. – Tu penses que ton expérience d’avoir travaillé avec des éditeurs t’avait assez enrichie et que tu connaissais assez bien le principe de l’édition et ce qu’il fallait faire, après avoir travaillé avec ces éditeurs-là, pour le faire toute seule ? Ou c’est juste que tu t’es dit : pourquoi pas tenter le coup toute seule ?

Marylène. – Oui, j’ai commencé à apprendre la publication en autoédité avec mon troisième livre, Marilyn et John. J’ai mis un an avant de maîtriser, je crois. En même temps que la traduction se faisait en américain, j’apprenais de mon côté à savoir faire, comment dire… Publier en autoédition, avec tout ce que ça comporte, parce que c’est quand même un vrai travail. Et pendant qu’on fait ça, on ne fait pas autre chose. On n’écrit pas. On n’écrit pas, en fait. Donc si la question, c’est : est-ce que le choix est fait aujourd’hui de partir sur l’autoédition ? Je suis mitigée. Je suis partagée. C’est compliqué. C’est complexe. Dans un sens, si on prend tout ce qui se passe en aval, c’est-à-dire tout le travail de la publicité, de la communication… J’ai toujours travaillé beaucoup la communication. Dès mon premier livre. Mon premier livre, Henri IV et les femmes, si vous allez sur mon blog, qui porte ce même nom, j’avoue, je pense avoir une très belle revue de presse. Parce que je suis passée un peu sur tous les media : media écrits, radios, télévisions… Le livre a même eu droit à la minute de gloire, on va dire, au journal de 20 h de TF1. Bon ! Mais j’ai beaucoup travaillé. Je continue à beaucoup travailler. En même temps, il est vrai que si on a un éditeur, aujourd’hui, pour les media, c’est quand même plus facile d’avoir ses entrées. J’ai fait aussi de la radio, alors ça permet d’avoir quelques entrées. Si vous êtes tout simplement autoédité, c’est peut-être plus compliqué. Il faut avant montrer patte blanche. Ceci dit, qu’est-ce que je voulais dire ? Oui, la communication, au niveau des maisons d’édition, sauf si vous êtes un très grand nom, je crois qu’il faut vous prendre par la main et la faire vous-même. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Alors, pour le dernier livre, le nouveau, là, sur Louis XIV, j’ai décidé de tout faire par moi-même. Mais, je l’ai dit tout à l’heure, pendant ce temps, on n’écrit plus. Personnellement, j’ai du mal à tout faire ! Parce qu’être, quelque part, secrétaire au niveau de la communication, c’est un vrai travail, qui peut être un travail à plein temps. Et d’autant plus qu’aujourd’hui, certains media vous demandent d’écrire vous-même les papiers. Voilà. Alors, le tout cumulé, ça prend du temps. Beaucoup de temps.

Cyril. – Oui, bien sûr. Le dernier roman, ça fait donc bientôt un an qu’il est publié. Tout du moins avec le premier tome. Ça fait un an qu’il navigue dans les premières ventes dans la catégorie histoire. Est-ce que c’est une reconnaissance du lectorat aussi ? On peut dire que les lecteurs sont contents de retrouver Marylène Vincent qui leur raconte l’Histoire de France ?

Marylène. – C’est vrai que c’est une grande satisfaction, parce qu’aujourd’hui ça fait un an qu’est sorti le tome 1. C’est (une petite correction) mon premier roman historique. Les livres précédents étaient des livres d’histoire.

Cyril. – Pardon.

Marylène. – Alors, est-ce que ce sont les mêmes lecteurs ? Je ne saurais dire. Être en tête au niveau du classement… Évidemment, l’idéal, on vise tous le top 100… Je l’ai atteint quelques jours. C’était combien ? Je crois que c’était une petite quinzaine de jours. Y rester, ça me paraît compliqué pour un livre ou un roman historique. Même les grands noms ont du mal à y rester. Parce que les thrillers, le fantastique, se vendent mieux à mon sens.

Cyril. – Oui, la romance aussi.

Marylène. – Oui, mais la romance historique, c’est aussi un peu plus difficile. Après, je crois que Louis XIV plaît. Sinon, à côté de ça, il fait partie des rois français qui intéressent. Avec Henri IV, d’ailleurs. Et François 1er. Bien évidemment, on le sait tous, le choix du thème est important. Dans les différents livres que j’ai pu écrire, deux livres à ce jour, trois livres sur quatre ont bien marché. Clovis, ça a été un fiasco. Ça a été un fiasco, et pourtant, là aussi, j’ai surfé sur la vague anniversaire puisque quand il est sorti, c’était le mille cinq centième anniversaire de la mort de Clovis. Ceci dit, c’est trop loin. Mille cinq cents ans en arrière, à croire que ça n’intéresse plus personne.

Cyril. – Clovis, c’est trop compliqué pour les gens. C’est trop…

Marylène. – Trop lointain, non ?

Cyril. – Trop lointain, oui.

Marylène. – Comment tu le vois ? Mon interprétation, c’est que c’est trop lointain. Et pourtant, j’avais trouvé l’idée de l’abécédaire, avec… Il se lit comme des petites nouvelles, tu vois, puisqu’il y a… A comme amour : l’amour sous les Mérovingiens, comment ça se passait ? B comme baptême. Le baptême de Clovis, ce n’est pas rien, quand même ! C’était un roi païen, qui s’est converti au catholicisme.

Cyril. – Je ne sais pas si l’enseignement de l’histoire a beaucoup évolué depuis que je suis sorti de l’école, mais pour moi, tout ce qui va de Vercingétorix à François 1er, donc pas le Moyen Âge, mais une zone qui est un peu plus grande que le Moyen Âge, c’est quand même un grand trou noir. À part quelques personnages qui ressortent : Saint-Louis, Charlemagne… On ne s’intéresse pas beaucoup à la vie de ces personnages historiques.

Marylène. – C’est bien dommage, parce que l’Histoire de France est magnifique ! Alors, bien évidemment, il faut peut-être savoir la raconter. Je ne sais pas si je sais, ce n’est pas à moi à le dire. En tout les cas, moi j’avoue qu’il y a des hommes comme ça, quand j’étais enfant, qui m’ont fait aimer l’histoire, et plus tard dans mon parcours scolaire et à la fac, notamment. Tu sais, il y a toujours des référents, des gens qui te marquent, et personnellement j’ai tendance à partir de la petite histoire, de l’anecdote, des petites histoires, pour raconter la grande histoire. En cours, j’essayais de tendre, dès que je le pouvais en tous les cas, vers cela. Pour accrocher. Avoir des accroches. Et je faisais beaucoup de liens avec l’actualité. Donc ce sont des références proches de nous, pour repartir sur une époque plus lointaine. Mais effectivement, pour plusieurs raisons, pour revenir à Clovis, ça n’a pas fonctionné. Ça n’a pas fonctionné non plus parce que les éditions L’Harmattan… Et là, hop, une petite pique pour L’Harmattan ! Je l’ai condamné, et pourtant, même si c’est une maison qui a pignon sur rue… Mais bon, ils ne sont intervenus à aucun moment dans la communication et je le déplore. Je le leur ai dit.

Cyril. – Oui, L’Harmattan, c’est une grosse machine, avec un énorme catalogue. Ce qui les intéresse surtout, c’est d’avoir un gros catalogue. Le reste…

Marylène. – Ce qui les intéresse surtout, c’est de gagner leur vie du mieux qu’ils peuvent et l’auteur, on ne s’en préoccupe pas ou peu.

Cyril. – Si tu devais aujourd’hui écrire un nouveau livre d’histoire ou un roman historique sur un grand personnage de l’Histoire de France, est-ce que Napoléon, ce ne serait pas le personnage rêvé ? Puisque je sais que les Français adorent Napoléon. Enfin, je ne sais pas, mais on m’a dit que les Français adoraient Napoléon. Et est-ce que ce serait un personnage qui, toi, t’intéresserait ?

Marylène. – Napoléon a du succès, c’est vrai. Est-ce que ça m’intéresserait ? Tu me poses la question ; je ne me la suis pas posée au préalable… Oui, pourquoi pas ? Auparavant, il faut que je lise un petit peu, qu’il y ait des choses qui m’inspirent, comme ça. Alors, Napoléon, je connais un petit peu, bien évidemment ! Mais tu vois, je vais rebondir… Tu as eu peur, hein !

Cyril. – On espère, quand même !

Marylène. – Mais je vais rebondir sur Louis XIV. Louis XIV aussi, quand j’étais gamine… Le Roi-Soleil, tu vois, à l’école primaire, ça a commencé comme ça. Le Roi-Soleil : on imaginait un soleil, ça nous faisait rêver ! Je ne sais pas quelle image tu as… Allez, dis-nous, quelle image tu as de Louis XIV ? Est-ce que ça t’intéresse, d’emblée ?

Cyril. – J’ai ce portrait de Louis XIV, plutôt dans la fin de sa vie je pense, au petit lever ou au grand lever, et je vois le soleil qui se lève quand le roi se lève.

Marylène. – Et puis Louis XIV, c’est Versailles. Ça fait rêver.

Cyril. – C’est Versailles. Ça fait rêver, oui.

Marylène. – Ça fait rêver, et je crois que c’est important, le rêve ! On le voit même aujourd’hui à travers la publicité, tout ce qu’on veut. Donc moi, ce qui m’a fait rêver avant d’attaquer Louis XIV, c’était les lettres que j’avais pu lire à la fac (je les ai toujours gardées quelque part, dans un petit coin de ma tête) de la princesse palatine, qui était la belle-sœur de Louis XIV puisqu’elle a épousé le seul frère de Louis XIV, Philippe. Frère efféminé, qui préférait d’ailleurs les damoiseaux aux damoiselles. Et donc, ces lettres étaient des… Sont des lettres, toujours aujourd’hui, très actuelles. Elle a son franc-parler. Elle est même vulgaire par moment, elle ne mâche pas ses mots. Elle critique tout un chacun, beaucoup de choses, et des choses très vraies d’ailleurs, sur les courtisans, sur l’Église, sur la politique… On pourrait faire des copier-coller de ces discours-là aujourd’hui. Et voilà ! Ça m’avait beaucoup plu et ça a fait tilt et j’ai eu envie d’en faire quelque chose.

Cyril. – Ben, ça a plutôt bien réussi. En continuant sur ce roman historique et sur ce qui s’est passé pour ce roman historique, mais par contre en abordant plus la partie édition de ton travail, tu as publié un premier tome, puis un deuxième tome, et enfin une intégrale. Est-ce que tu peux raconter ce cheminement ? Comment tu en es arrivée à faire une intégrale au lieu de garder les deux tomes séparés, etc.

Marylène. – Oui. Écoute, je n’ai pas trop calculé la chose, je dirais. Il y a eu une certaine grande spontanéité. Simplement, une phrase m’avait marquée, d’un ami auteur, qui m’avait dit : il ne faut pas rester trop longtemps absent sur le marché. Et j’étais partie pour faire un livre énorme. Donc je me suis dit : coupons-le. Faisons un premier tome, puis un deuxième tome. J’aurais pu aussi en faire un troisième, mais après, ce qui compte, c’est l’harmonie aussi. Ni trop ni trop peu. Il faut que le tout soit harmonieux. Donc assez naturellement, j’ai coupé ce qui allait être un futur gros livre en deux tomes.

Cyril. – D’accord. D’ailleurs, c’est assez amusant… Enfin, je ne sais pas si c’est amusant, mais les commentaires sur Amazon, tu as beaucoup de commentaires sur le tome 1 (28, je crois) ; tu as beaucoup de commentaires sur l’intégrale (un petit peu moins, mais beaucoup quand même) et puis tous des commentaires élogieux, ou presque, et sur le tome 2, tu as très peu de commentaires.

Marylène. – D’accord. Ben, écoute, tu me l’apprends. Je ne le savais pas. Peut-être qu’ils les ont mis au niveau du tome 1, ils se sont arrêtés, ils sont devenus feignants, je ne sais pas ce qui s’est passé !

Cyril. – Oui, sur les tomes successifs, les gens mettent des commentaires sur les premiers tomes, mais après, ils deviennent un petit peu feignants.

Marylène. – Ah ! D’accord. Alors, on m’a eu dit aussi que ça plaisait, qu’il y a un certain public qui apprécie d’avoir des tomes. Jean-Philippe Touzeau, par exemple, fait partie des auteurs qui aiment bien écrire comme ça. J’avoue que personnellement, je ne suis pas fan des séries. Mais bon, pour les raisons que je t’ai expliquées, je l’ai fait comme ça et puis au final, je me rends compte que ça plaît. De la même manière, je ne suis pas fan des livres en abécédaire ! Ceci dit, pour Clovis, ça se prêtait terriblement bien à ce que je voulais faire. Alors, bon, après il faut s’adapter ! Et puis on ne fait pas un livre pour soi, mais pour les lecteurs.

Cyril. – Exactement. Alors, avant ça, tu avais donc écrit ce livre sur Marilyn et John, qui est publié aussi sur amazon.com.

Marylène. – Qui est publié aux éditions Didier Carpentier…

Cyril. – D’accord. En version beau livre.

Marylène. – En version beau livre, avec des photos, donc, sur papier glacé. J’ai gardé les droits numériques, et…

Cyril. – Ce qui est déjà un travail énorme : retrouver les photos, etc.

Marylène. – Oui ! À chaque fois. Et puis, toujours pareil, quoi, c’est notre bébé. On y passe du temps, on y met tout notre cœur, on donne le meilleur et tout est un gros travail, oui, parce que le choix des photos… En sachant que pour ces deux personnages, il y a des photos partout. Beaucoup plus difficile, entre parenthèses, de trouver des photos des deux réunis, puisqu’il n’en existe qu’une. C’est la photo de couverture de mon livre numérique. Toutes les autres photos ont été réquisitionnées par le FBI, puisque bien évidemment, il ne fallait pas que l’on sache, que l’on soit informé de la relation, à l’époque surtout, entre Marilyn Monroe et John Kennedy.

Cyril. – Bien sûr. Et donc il est publié aux États-Unis en version numérique.

Marylène. – Et papier, oui.

Cyril. – Et papier aussi. Tu as fait comment, là ? Tu es passée par un autre éditeur, ou tu l’as édité toi-même ?

Marylène. – Autoédité. Oui. À l’étranger.

Cyril. – D’accord. Et comment ça se passe, aux États-Unis ? Est-ce que c’est vraiment très différent de ce qu’on peut faire quand on est en France ?

Marylène. – Oui, je pense. Comment ça se passe ? Eh bien, j’ai beaucoup rêvé. J’ai été un peu déçue. Alors, un peu déçue par rapport à l’importance du marché. Tu peux imaginer que si le livre se vend, ça va être quelque chose d’assez incroyable. J’ai fait des chiffres qui sont des chiffres relativement intéressants puisque j’en arrive quand même à l’équivalent vendu en France. Mais ceci dit, par rapport à l’importance du marché et à ce que j’aurais pu vendre, c’est décevant ! Alors, c’est décevant pourquoi ? Moi, je vois plusieurs raisons à cela. D’abord, je ne suis pas bilingue. Quand je vais aux États-Unis, je me débrouille bien, je peux lire, j’ai travaillé sur de la documentation… Mais comme tout doit se traiter par téléphone, je ne suis pas bilingue et peut-être que ça joue en ma défaveur. Mais surtout, je dirais… Et ce sont des Américains qui m’ont dit ça, alors je suis assez sensible à ces idées-là. La première, c’est un sujet dont on ne parle pas. C’est un sujet plutôt tabou. C’est un sujet qui est enterré et ne soulevons pas la fange. Voilà !

Cyril. – Ah, d’accord. Alors qu’en France, on se repaît de ces…

Marylène. – Oui, mais il y a beaucoup de puritanisme et il y a cet aspect-là de la part de certains. Et d’ailleurs, quand sur les réseaux sociaux, à commencer par Facebook, j’ai posté quelques commentaires sur mon livre, ouh là là ! Je me suis pris une volée de bois vert, alors qu’il n’y avait finalement que le titre : Marilyn et John, destins brisés. On ne savait pas ce qu’il y avait à l’intérieur. Les fans de la première heure n’avaient pas lu le livre. Mais tout de suite, il a été critiqué de façon négative et de façon très virulente. Et puis, la deuxième réflexion qu’on a pu me faire, de la part de gens bien intentionnés, était la suivante : « Ce n’est pas une petite Française qui va nous apprendre quelque chose ». Eh oui ! Mais je comprends cette réflexion, aussi. Non ? Qu’est-ce que tu en penses, Cyril ? On a tout sur place !

Cyril. – Oui et non. Je ne suis pas sûr non plus.

Marylène. – Moi non plus, je ne suis pas sûre ! Mais je comprends.

Cyril. – En tant qu’historienne… Même si ce n’est pas un travail académique… Enfin, je ne pense pas que ce soit un travail académique, mais tu restes quand même historienne.

Marylène. – Bien sûr !

Cyril. – Donc tu ne t’amuses pas à faire tout et n’importe quoi.

Marylène. – Complètement. Mais bon, ça, c’est… Qu’est-ce qu’on va mettre comme étiquette là-dessus ? Chauvinisme, aussi, peut-être, un peu.

Cyril. – Oui, c’est… Ce n’est pas du chauvinisme, c’est l’élan anti-français des Américains, comme on a aussi un élan anti-atlantiste en France.

Marylène. – Je comprends ces arguments, en tous les cas. Je peux ne pas être d’accord, et d’ailleurs je ne le suis pas ! Mais je crois que c’était de la part de gens bien intentionnés. Rien à voir avec les virulences, sur Facebook par exemple, dont je parlais tout à l’heure.

Cyril. – C’est étonnant, parce que ces commentaires-là, j’ai regardé le livre sur amazon.com, je ne les vois pas.

Marylène. – Il y a beaucoup de commentaires sur amazon.com ? Je ne sais pas, je ne les regarde pas.

Cyril. – Il n’y en a pas énormément, il y en a quelques-uns.

Marylène. – De toute façon, quand je fais référence à la haine, quelquefois, le mot n’est pas…

Cyril. – Alors, c’est simple : je vois sur amazon.com dix commentaires. Cinq étoiles systématiquement.

Marylène. – Ah oui, d’accord. Mais les gens dont je parle, qui ne veulent pas entendre parler d’un livre sur Marilyn et John, ils ne lisent pas le livre ! Ils ne vont pas mettre un commentaire, ils ne lisent pas le livre.

Cyril. – C’est vraiment… Oui, c’est dix commentaires cinq étoiles, et toujours marqué : « référence », « très bon livre », « aucune erreur »… Vraiment…

Marylène. – Alors, tu vois, là, Cyril, je vais donner un petit coup de chapeau aussi… Parce qu’il faut savoir bien s’entourer. Bien évidemment, j’ai écrit ce livre, mais il y a un bon traducteur ou une bonne traductrice, qui peut-être me permet d’avoir ces étoiles. Le choix du traducteur est capital. J’ai travaillé avec une dame américaine jusqu’à l’âge de vingt-cinq ans, qui s’est mariée avec un Français, qui vit aujourd’hui en France et qui était… Elle est à la retraite depuis peu de temps ; elle était prof d’anglais en France. Et une femme exceptionnelle, avec qui je me suis très bien entendue. On a tout de suite eu des atomes crochus parce que dans mes livres j’aime cultiver l’humour et les jeux de mots, et si à un moment donné, sur la page numéro 8, tu ne peux pas reproduire le jeu de mots parce que ça ne s’y prête pas, il faut le faire ailleurs, un petit peu plus loin, parce que pour des questions d’équilibre, eh bien…

Cyril. – C’est très difficile, aussi, de traduire des expressions idiomatiques ou des traits d’humour comme ça, qu’un auteur peut avoir.

Marylène. – Oui, c’est très difficile. Et encore une fois, pour des questions d’équilibre, il faut le faire quand même, ailleurs. Et il faut bien comprendre ce qu’a voulu écrire l’auteur, ses jeux de mots… Enfin, je crois qu’il faut que la mayonnaise prenne et que l’osmose se fasse pour qu’il y ait réussite en ce sens.

Cyril. – Eh bien, en l’occurrence, dans les commentaires, il n’y a aucun commentaire qui dise qu’il y a des erreurs de traduction, donc ça veut vraiment dire qu’elle a fait un travail de traduction et d’adaptation. Pas d’adaptation dans le fond, mais d’adaptation dans la forme de chaque phrase, qui a bien fonctionné.

Marylène. – En tous les cas, je suis tombée sur une personne qui est une curieuse de nature, et dans le bon sens du terme. Elle allait toujours chercher les citations, aussi, pour les reproduire, parce qu’il y a beaucoup de citations dans mon livre, donc reproduire les citations réelles et non pas faire une traduction de ce qui avait été écrit en français. C’est une femme qui est persévérante. C’est une femme qui est pugnace, et voire même peut-être quelquefois trop exigeante ! Mais on ne l’est jamais trop. Pour moi, ça a été le paradis et une très belle rencontre.

Cyril. – Donc ça, c’est le passé. Le futur, c’est quoi ? Tu es en train de travailler sur un nouveau livre ou tu n’as pas encore eu le temps, trop prise par le marketing ?

Marylène. – Non, je continue. Je change de casquette au cours de la journée, plusieurs fois par jour.

Cyril. – Plusieurs fois par jour, oui !

Marylène. – Oui. Je vais changer de genre. J’aime bien, peut-être me mettre en danger.

Cyril. – Ouh là, oui !

Marylène. – Oui, je vais changer de genre, je vais travailler sur un livre de témoignages et je vais… Je ne veux pas trop dévoiler, quand même, mais ce sera un coup de gueule sur les dérives de notre société.

Cyril. – D’accord. Donc un nouveau livre. Pour cette année.

Marylène. – Oui, pour cette année. Qui risque de sortir, je l’espère, courant 2015, parce que, comme c’est un livre de témoignages, il n’y a pas à faire toutes les recherches. Pour mon premier livre, j’avais quand même mis deux ans à le sortir. Un, parce que c’était le premier ; deux, parce que j’étais repartie aux archives, je travaillais sur des documents d’époque en vieux français. Là, ça n’a rien à voir, ça va être un livre-témoignage et j’ai déjà la matière. Presque en totalité.

Cyril. – Très bien. Ben, écoute, je te remercie et j’espère qu’on aura l’occasion à nouveau de se parler pour la sortie de ce nouveau livre ou pour d’autres histoires ou d’autres expériences. Merci.

Marylène. – Merci à toi, Cyril. C’est très sympa d’avoir échangé sur le sujet. Je ne sais pas si je pourrai apporter quelque chose aux autoédités mais en tous les cas, voilà une partie de mon expérience.

Cyril. – Merci de l’avoir partagée. Au revoir.

Marylène. – Au revoir. Au revoir à tous.