Comment une mid-lister anglophone gagne sa vie en écrivant des livres

Le lendemain de la parution du rapport d’AuthorEarnings, Joanna Penn publiait son rapport personnel sur ses ventes de livres, pour son année d’exercice.

Il est encore une fois question d’argent, et j’admire Joanna pour avoir publié ces chiffres et les avoir expliqués, surtout dans un contexte culturel où on crée des livres (et quand on écrit, c’est bien connu, on n’a pas besoin de gagner de l’argent).

L’année dernière, la vente de ses livres avait contribué pour un peu plus de 50% à ses revenus, car elle fait aussi de l’affiliation, vend de la pub sur son podcast, fait des présentations dans des conférences, etc, etc.

Elle est vraiment une mid-lister : elle n’apparaît que rarement dans les palmarès des ventes, mais en tire un revenu conséquent (95 000 dollars).

Avec 12 livres de fiction et 7 livres pratiques, Joanna vend 40 667 livres sur une année, sans compter les téléchargements de livres gratuits en promotion ou permafree. Cela fait une redevance moyenne de 2,34 $.

Donc, oui, c’est possible de gagner sa vie en écrivant.

Ce qui me fait hausser les sourcils dans son article

56% de ses redevances viennent d’Amazon, c’est à dire que 44% de ses redevances viennent des autres boutiques : Kobo, iBooks et Nook. Elle a raison de ne pas être exclusivement sur KDP Select.

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C’est quelque chose que j’observe de mon côté avec des ventes iBooks qui sont équivalentes à 60% des ventes Kindle.

Par ailleurs, elle peut vendre des coffrets à plus de 9,99 $ sur ces boutiques, et toucher 70% de redevances.

Elle ne vend pas majoritairement aux États Unis, mais aussi au Canada, au Royaume Uni et en Australie. Elle a 4% de ses ventes qui se décomposent en 56 pays.

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Elle vend majoritairement de la fiction sur iBooks et Kobo, majoritairement des livres pratiques sur Kindle : les deux faces d’une même activité.

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Que pouvez-vous en tirer ?

Pas besoin d’être best-seller pour avoir des revenus conséquents sur les boutiques.

Un investissement à long terme et en exploitant les avantages des autres boutiques est productif et permet d’équilibrer les sources de revenus.

Avoir plusieurs livres publiés et publier régulièrement permet de maintenir le cap et de faire grandir les ventes (elle a presque doublé ses ventes en un an).

Pensez à l’international : le français reste une langue parlée en dehors du groupe France-Belgique-Suisse-Canada et il y a des millions de lecteurs potentiels dans les pays d’Afrique du Nord et d’Afrique de l’Ouest qui n’ont pas accès à des librairies.

Ne comptez pas sur moi pour vous fournir des chiffres aussi analytiques. Ma gestion est pitoyable. Mais mesurer est important pour savoir où aller.