2014-2015 : une bonne année pour un mauvais élève

La saison scolaire 2014-2015 s’éteignant, j’ai pensé qu’il était le temps de faire un bilan de cette année écoulée. Pour l’autoédition numérique, pour le blog, pour moi. Il est temps de faire une pause, et de mesurer le chemin parcouru.

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Souvenez-vous que 2014-2015, c’est l’année ou Amazon a créé Kindle Unlimited et l’a cassé (ou en a sérieusement changé le fonctionnement), où on en est arrivé à avoir des best-sellers numériques qui atteignaient les 25 000 exemplaires (contre 15 000 en 2013), où l’on a commencé à passer de la dynamique “get rich quick” à un travail plus régulier, plus engagé pour obtenir des résultats meilleurs.

Peut-être pas encore un tournant décisif, mais une amorce de maturation du “marché”.

Le modèle du "streaming" est-il soluble dans l'autoédition ?

En 2014-2015, Amazon a étendu à la France le programme Kindle Unlimited, créé en juillet 2014 aux USA. Ce modèle permet aux abonnés à ce service de lire autant de livres qu’ils veulent, pour le prix d’un abonnement.

Pour les auteurs, cela a signifié que la rémunération n’était plus basée sur la vente d’un livre, mais sur la location de celui-ci, une sorte de “droit de lecture” calculé par Amazon chaque mois. La rétribution a évolué au cours du temps, de mois en mois.

Cette rétribution était “faible” entre 1,2€ et 1,4 € environ (je n’ai pas tous les chiffres en mémoire) plus faible pour les autoéditeurs qui vendaient leurs livres 3,99 € que les royalties à l’achat d’un livre.

Beaucoup plus faible certainement pour les éditeurs traditionnels qui ont avec Amazon un contrat de distribution particulier, différent de ce que nous connaissons avec KDP, mais que nous ne connaissons pas. Beaucoup plus faible car ces éditeurs mettent souvent leurs livres à des prix beaucoup plus élevés.

Le temps est passé, et je n’ai vu personne dire : “Je sors de KDP Select à cause de Kindle Unlimited”.

Pourquoi ? Parce que cela fait de toute façon plus de lecteurs. Nous ne sommes pas dans un marche de rareté, même s’il est encore assez petit, mais dans un marché d’abondance. Et c’est tant mieux.

Il vaut toujours mieux recevoir 1,23 € d’un lecteur qui emprunte ou loue notre livre, que 0 €. Et je vous rappelle l’axiome n°1 : on a le choix de participer à KDP Select (et donc à Kindle Unlimited) ou pas.

Un auteur a des revenus réguliers et conséquents d’une nuée de petits ruisseaux qui à la fin font une grande rivière : c’est ce qu’on appelle le fond de catalogue. Bien sûr, les nouveaux livres rapportent bien et font plaisir au compte bancaire, mais les anciens sont aussi importants pour durer. Et Kindle Unlimited peut vous aider à mettre ce fond de catalogue à profit pour augmenter vos revenus.

Cela vous fournit aussi plus de lecteurs réguliers. Avec KOLL, les lecteurs peuvent louer un livre par mois, et seulement un. Avec KU ils peuvent lire plusieurs livres les uns après les autres.

Qui est dans KU aujourd'hui ?

Des indépendants essentiellement, et quelques maisons d’édition. J’ai vu des livres des Editions Eyrolles, de Milady, c’est tout. Mais je n’ai pas été plus loin que la page 15 du classement KU. Je comprends que les maisons d’édition ne puissent tout simplement pas participer à KU qui est un modèle pour lequel elle n’ont pas forcément un contrat à jour avec les auteurs. Mais qu’elles se bougent ! Qu’elles utilisent leurs fonds de catalogue, qu’elles appellent leurs auteurs moyens pour leur en parler. C’est une opportunité dont elles ne profitent pas.

Qu'ont fait les autres plateformes pendant ce temps ?

ÇA -> .

 

 

Rien !

Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas publier sur les autres plateformes. Même si ce billet peut encore une fois paraître très partisan pour Kindle Unlimited, j’ai aussi la ferme conviction qu’un auteur qui dure est un auteur qui va chercher ses lecteurs partout, et qui donc ne néglige pas les deux autres plateformes majeures en francophonie que sont iBooks et Kobo Store.

Si vous n’êtes pas sur ces deux plateformes, vous ratez une occasion d’avoir plus de lecteurs. J’ai souvent des autres indépendants qui vendent aussi bien sur Kobo que sur Kindle.

Le blog http://www.edition-ebooks.com

Ce blog est né en 2013. Mais il était sans doute un peu prématuré. Juillet 2014 est le moment où il a vraiment commencé à se développer.

D’abord avec la série de vidéos sur comment créer et exploiter son blog d’auteur, puis en novembre avec ma série marathon écoute 100 questions sur l’autoédition, surtout à part de mars grâce aux podcasts.

Ces podcasts, je ne pensais vraiment pas en faire des hebdomadaires ou presque quand j’ai commencé. Mais pour moi cela a rapidement été une révélation, un outil idéal pour rencontrer d’autres auteurs, dans des genres où je n’avais pas d’expérience personnelle, avec des profils très différents.

Quelle bouffée d’oxygène !

J’ai forcément envie de continuer l’année prochaine, même si j’ai peur de ne pas rencontrer autant d’auteurs ayant des profils à partager, pas assez en tout cas pour faire un podcast hebdomadaire. Il est donc possible que le rythme baisse un peu.

Je le fais avec plaisir, pour le plaisir, alors il faut que cette envie se nourrisse.

La tentation de la fiction

A ce jour, je n’ai publié que des livres pratiques. Récemment, uniquement sur le marketing our les auteurs-éditeurs indépendants. Mais j’aimerais être plus intégré à ce groupe. Et il faut bien le dire, les auteurs de fiction restent les plus nombreux.

Non, je n’ai jamais écrit de livre de fiction. Je ne suis pas non plus persuadé que je sois capable d’en écrire un de bonne qualité pour un premier essai. Je suis même plutôt persuadé du contraire : le premier jet sera semblable à du vomi, et il me faudra beaucoup de travail pour le rendre acceptable.

Et il me faudra plusieurs livres pour commencer à écrire quelque chose de bien…

Mais comme je dis souvent à mes enfants : il y a des savoirs que l’on acquiert uniquement dans les livres, et il y en a d’autres que l’on n’assimile que par la pratique. Si je ne pratique pas, je n’assimilerai jamais.

J’ai donc prévu de dédier une partie de cette rentrée exclusivement à la rédaction d’un premier court roman, en me concentrant à 200% sur la rédaction d’une fiction de genre.

 

Bien sûr, il s’est passé plein d’autres choses. Aussi bien dans le monde de l’autoédition, sur ce blog, pour moi. Mais j’ai délibérément décidé de ne pas en parler. Et vous, avez-vous fait le bilan de cette période ? Vous êtes-vous rapproché(e) de vos buts ? Avez vous persévéré pour les atteindre ?