De la difficulté de faire un podcast

J’en suis à l’épisode 11 du podcast autoédition, et cela fait donc 9 semaines que j’enchaîne les moments privilégiés pour parler avec des auteurs de romans ou de livres pratiques, de ce qui leur a permis de se réaliser, de développer leur lectorat, de réussir à atteindre leurs objectifs.

Ces entretiens sont des montagnes russes, émotionnellement. Vous ne vous en rendez pas compte j’espère en les écoutant, mais je passe de moments de totale adoration et de communion d’idées à des gouffres d’inquiétude quand je n’arrive pas à relancer la discussion, quand je ne sais pas trouver ce qui leur permettra de partager la richesse de leur expérience.

Comment se passent ces entretiens ? En général, il y a un avant et un après, qui pourraient être aussi diffusés s’ils n’étaient pas trop familiers. Après tout, nous sommes encore en représentation. Il y a cet entretien lui-même, avec ses défauts et ses tracas techniques (l’entretien avec Aurélie Valognes par exemple a été entrecoupé d’au moins 10 coupures Skype). Il y a la phase d’anticipation aussi, où j’essaie déjà de poser une trame à l’entretien, de le scénariser, et la phase de post production, où je réécoute et je nettoie ce qui a été enregistré (chaque épisode est l’occasion de devenir un peu moins nul dans ce domaine).

Autant dire que j’y passe beaucoup plus que les 25 à 30 minutes que les derniers épisodes ne peuvent laisser penser. J’ai passé deux heures à comprendre comment mixer le dernier épisode avec @Qrisimon, deux opérations qui prennent 4 minutes, mais 25 essais de réglages différents.

C’est une expérience à la fois d’enrichissement et de frustration.

Le podcast pour publier sur Kindle iBooks et Kobo Le podcast pour publier sur Kindle iBooks et Kobo

 

D’enrichissement, car je parle avec tous les auteurs avant, pendant, après, et une rencontre est toujours enrichissante (en plus j’ai la chance de rencontrer des gens pour lesquels on ne peut qu’avoir beaucoup d’estime).  Enrichissante pour l’exercice aussi. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais j’écris sur l’autoédition, avec mes idées et ces échanges me permettent d’affiner à l’oral quelque chose que je vais pouvoir redire à l’écrit.

Mais, en commençant ce billet, je voulais surtout parler de la frustration. Il y a toujours ces choses qu’on a touchées du doigt et que je n’ai pas pensé à approfondir, ou pour lesquelles l’invité(e) a ensuite trop dérivé pour que je puisse “raccrocher les wagons” et faire une transition qui ne soit pas trop téléphonée.

Il y a toujours ces petites pépites que je découvre dans la discussion avant, celle qui nous permet de nous familiariser l’un avec l’autre, et dans la discussion après, celle qui nous permet de revenir sur un point abordé mais plus en profondeur, ou de manière plus libre, maintenant que l’exercice de l’entretien est fini.

Comment combattre cette frustration ? En étant meilleur, bien sûr, et donc en faisant plus de podcasts. En travaillant mieux la scénarisation de l’entretien aussi, son articulation. Même pendant un entretien, il faut travailler sur la transformation, d’auteur en éditeur, en marketeux, en spécialiste de la pub, en correcteur… et mettre cette transformation en perspective. Comme dans un roman.

J’essaie aussi de ne pas ramener les choses à moi, de laisser les invités exprimer eux-mêmes les leçons importantes que leur travail et leur cheminement leur ont permis de tirer. C’est pourquoi je ne fais pas d’analyse encore de l’entretien. Mais je crois qu’il faudrait que je le fasse. Cela me permettrait de combattre cette frustration, et de rendre plus explicite ce qu’ils disent.

J’espère en tout cas que vous appréciez ces épisodes et entretiens. N’hésitez pas à me dire ici ce que vous en pensez, ce qui vous plaît le plus, ce qui vous déplait : je ne vous écouterai pas, mais inconsciemment, votre commentaire fera certainement son effet.

Et surtout, surtout, merci à tous mes invités pour avoir offert leur temps, leurs connaissances, avoir ouvert leur esprit et leur cœur pour le partager avec nous.

 

PS : parfois aussi, je parle trop, j’ai trop de «euh». J’ai beau lutter, je crois qu’il faudra supporter ces défauts.