Podcast 20 : De l’amour et des livres

Le podcast pour publier sur Kindle iBooks et Kobo

Je continue à surfer sur les romans sortis au début de l’été avec un entretien avec Azel Bury. Mais Azel fait partie de la catégorie des stakhanovistes et n’en est pas à son premier roman.

Elle avait déjà deux romans parus sur Kindle avant de publier De l’amour comme s’il en pleuvait. Ce qui démarque ce troisième roman, c’est à la fois le changement de genre et la rapidité avec laquelle elle a décidé de saisir une opportunité et est arrivée à ses fins.

Qu’il n’y ait aucun doute entre nous : je pense que la meilleure démarche d’un auteur est d’écrire régulièrement de bons romans pour pouvoir en vivre. La foudre ne tombe jamais au même endroit, et il y a peu de chance de parvenir au succès instantané. Les cas cités en France et ailleurs sont les exceptions. De bonnes exceptions, mais des exceptions quand même.

En tant qu’auteur, vous ne pouvez pas compter sur ce type de chance pour faire de votre écriture un revenu régulier, ni avoir de nombreux lecteurs. Il vaut mieux avoir trois romans qui trouvent régulièrement des lecteurs et s’additionnent les uns aux autres qu’espérer en avoir un qui soit un succès phénoménal.

À ce titre, l’exemple d’Azel est un modèle que je vous conseille d’adapter à votre propre situation. Un point que je pense avoir négligé d’aborder dans l’entretien : le passage d’un genre à un autre. C’est habituellement déconseillé. Mais est-ce ce qui vous correspond que d’écrire toujours dans le même genre ? De toute façon, on ne peut pas plaire à tout le monde. Si on perd des lecteurs en passant du polar à la romance, tant pis. Le pseudonyme, ou nom de plume peut être un moyen de mitiger l’effet, mais un nouveau nom de plume, c’est un auteur à reconstruire, une nouvelle image et une nouvelle marque à faire progresser.

Là encore, le choix est entre vos mains. Si vous changez de genre, prévenez vos lecteurs pour contrer les reproches des mauvais coucheurs.

Enfin, je vais bientôt refaire une séance de questions-réponses dans le podcast. Mais pour ce faire, j’ai besoin de vos questions. Alors écrivez-moi à cyril@edition-ebooks.com avec celles-ci.

Pour écouter directement cet épisode :

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Vous pouvez retrouver De l’amour comme s’il en pleuvait sur la boutique Kindle d’Amazon, et les autres romans d’Azel aussi.

Elle vient de sortir aussi son autre romance De l’amour et des Anges, disponible aussi sur Kindle.

Pour retrouver Azel, allez sur  son site http://www.azelbury.org, ou sa page Facebook.

Vous pouvez retrouver la transcription du podcast , réalisée comme à chaque fois par Florence Clerfeuille, auteur, biographie, correctrice.

Cyril. – Bonjour. Aujourd’hui, je reçois La Femme qui tua Stephen King, Azel Bury. Bonjour Azel.

Azel. – Bonjour Cyril !

Cyril. – Enchanté de te recevoir. Alors, moi, je t’ai connue avec ton premier roman : La Femme qui… Enfin, premier roman, je crois, publié sur Kindle : La Femme qui tua Stephen King. Que j’ai lu, pas au moment où il est sorti, mais que j’ai lu en mars-avril, je crois. Et tu es une auteure qui a déjà publié plusieurs romans, sur Kindle essentiellement.

Azel. – Oui, c’est ça.

Cyril. – Voilà. Donc La Femme qui tua Stephen King, La Baie des Morts, et récemment De l’Amour comme s’il en pleuvait, qui est le roman dont on va le plus parler aujourd’hui. Est-ce que tu peux nous pitcher, c’est-à-dire faire un petit résumé en trois phrases de De l’Amour comme s’il en pleuvait ?

Azel. – Alors, le petit pitch… C’est, en gros, une histoire d’amour ! Puisque c’est de la romance, chick-lit on va dire. Et c’est une fille qui s’appelle Anne, qui a une amie qui s’appelle Lisa, et toutes les deux elles vont rencontrer le grand amour. Voilà !

Cyril. – Bon, ben c’est super. C’est un super pitch !

Azel. – C’est une histoire toute simple, mais bon à la… Avec mon style !

Cyril. – D’accord. Oui, avec un style un petit peu… Un style personnel, un peu… Je ne sais pas comment le dire. Un peu ironique, souvent.

Azel. – Oui, voilà : très ironique, très… Il y a du cynisme, il y a un peu de… Voilà, c’est moi !

Cyril. – Oui, c’est toi. C’est bien ! Ça change vachement, en fait, des deux premiers. Alors, les deux premiers, si vous les avez regardés sur Amazon, ils ont une couverture aujourd’hui qui est pratiquement que noire. Et ça va très bien avec le style. Et celui-ci, c’est un autre style dans la couverture.

Azel. – Ah oui, complètement !

Cyril. – C’est un autre genre d’histoire. Et les couleurs, c’est rose, jaune, et un fond dans un bleu-vert. Voilà.

Azel. – Ce sont les codes. Ce sont les codes couleurs de la chick-lit.

Cyril. – Voilà, les codes couleurs de la chick-lit. Exactement.

Azel. – Alors, je précise une chose, c’est que je fais absolument tout. Je fais mes couvertures.

Cyril. – D’accord. C’est toi aussi qui fais tes couvertures.

Azel. – Voilà. Je suis autodidacte, en fait. Je n’ai pas du tout appris à rien faire dans le milieu de l’édition, de l’autoédition ou du graphisme, mais je fais tout.

Cyril. – C’est bien. Très bien.

Azel. – Donc j’ai bien étudié les codes ! Notamment pour le dernier, qui est une expérimentation, en fait. J’ai voulu expérimenter la romance. Voilà.

Cyril. – D’accord. Alors, sur ton blog, tu publiais un petit mot récemment. Ce roman-là, tu l’as écrit très vite.

Azel. – Je l’ai écrit en quatre semaines, oui. Du début de l’idée jusqu’à la publication.

Cyril. – D’accord. Donc c’est un vrai…

Azel. – Couverture comprise, et tout.

Cyril. – Un vrai rush. Un vrai sprint.

Azel. – Oui. C’est vraiment un gros gros boulot. C’est de l’ordre de dix heures de travail par jour. En écriture notamment. En correction, en mise en pages et en couverture. C’est du boulot !

Cyril. – Oui, c’est bien. C’est impressionnant. Enfin, c’est…

Azel. – C’est un peu un challenge que je me suis donnée. Disons qu’on a eu vent du concours Kindle Amazon de la rentrée et je me suis dit : pourquoi pas, il faut y aller ! Il faut y aller, il faut tenter. Même si je ne gagne pas, ça me donnera de la visibilité. Évidemment qu’un livre écrit en quatre semaines n’est pas bien gros : il fait à peu près cent pages. Évidemment qu’un livre écrit en quatre semaines, il ne va pas gagner un concours Kindle : je suis quand même assez lucide là-dessus. Mais bon, j’ai profité de l’occasion pour avoir de la visibilité, oui.

Cyril. – Oui, tu as peut-être très bien fait. Donc c’est vraiment… Il y a une opportunité, on y va, on se lance, et… Et c’est un succès ! Parce que non seulement… D’abord, c’est un succès, ne serait-ce que parce que tu t’es dit : « Je vais participer au concours, je vais publier un livre » et que tu y es complètement arrivée, en plus dans un délai qui est tout à fait… Moi, je trouve ça assez impressionnant, parce que non seulement tu l’as écrit, mais tu as en plus fait les corrections et la couverture en un mois !

Azel. – Ah, oui, oui : tout ! Tout compris, oui.

Cyril. – Ton objectif, au début, c’était uniquement participer au concours ? Ou c’était de se dire : je suis capable de faire comme ça un sprint et de sortir quelque chose qui est bien, qui correspond à ce que je veux faire…

Azel. – C’est un peu les deux. C’est un peu les deux buts, oui. C’est tout à fait ça. En fait, ça fait quand même quelques années que j’écris puisque La Femme qui tua Stephen King a été écrit en 2008. Publié en 2009. Ensuite… C’est pareil, ce livre-là, il a été écrit très rapidement aussi. Bon, en un peu plus longtemps : trois mois, j’ai mis. Pour écrire La Femme qui tua Stephen King. Et c’était aussi expérimental, on va dire, puisqu’à l’époque je présidais une association loi 1901, que je venais juste de démarrer, qui était une maison d’édition associative. Et ça s’appelait LELLO : La-librairie.org. Et donc, à l’époque, j’étais aussi, on va dire, community manager comme on dit maintenant sur un chat wanadoo qui parlait de littérature, essentiellement. Donc j’avais tout un tas de personnes, comme ça, qui étaient attachées à ce chat-là, et qui écrivaient, donc. Et si tu veux, tous ensemble, on a un peu décidé de monter cette association afin de se publier. Et de s’autoéditer, surtout. À l’époque, oui, il n’y avait pas encore les Kindle. Il n’y avait pas encore les e-books, ou du moins ça démarrait tout juste.

Cyril. – Il y avait des e-books depuis très longtemps, mais personne n’en faisait et c’était la croix et la bannière pour avoir des e-books. Moi, j’avais un Sony Reader ; c’était juste la croix et la bannière pour mettre des e-books dessus, pour trouver des e-books à mettre dessus ! Enfin…

Azel. – Voilà. Donc à l’époque, c’était vraiment papier. Et j’avais trouvé une des premières imprimeries qui faisaient à la demande. Qui faisaient du book à la demande. Et qui n’était vraiment pas chère pour l’époque. Donc on a démarré là-dessus. Et pour tester l’imprimeur, il me fallait un livre ! Donc j’ai écrit La Femme qui tua Stephen King.

Cyril. – D’accord. Tu as retroussé tes manches et allez, on y va !

Azel. – Tout bêtement, voilà. Tout bêtement, j’ai retroussé mes manches et allons-y : en trois mois, il faut que j’aie un livre. Et donc c’est ce que j’ai fait. Et on a expérimenté l’imprimeur avec ce livre-là. Et ça a très bien marché puisqu’en l’espace de quatre ans, quand même (quatre ou cinq ans), j’ai publié en livres papier une quarantaine d’auteurs.

Cyril. – Ah, c’est bien !

Azel. – Et à l’époque, c’était moi qui faisais tout déjà. C’est-à-dire que je faisais les couvertures, la mise en page, la correction des livres.

Cyril. – D’accord. Donc tu as déjà vraiment travaillé l’expérience.

Azel. – Et tout ça bénévolement ! Je n’ai pas touché une tune là-dessus. Jamais. Et c’était uniquement pour le fun, parce que ça me plaisait vraiment. Et pour aider les auteurs qui le voulaient bien.

Cyril. – Oui, une vraie passion.

Azel. – J’ai arrêté parce que l’imprimeur a fait faillite, d’une ! Il n’était pas assez cher ! Et de deux, je me suis fatiguée. Je me suis vraiment usée là-dessus. Donc à un moment donné c’était trop, j’ai tout arrêté. J’ai tout arrêté. Ce n’est pas parce que ça ne marchait pas, mais c’est parce que c’était devenu vraiment difficile pour moi de tout assumer. Et donc, j’ai laissé passer du temps. Ensuite, j’ai… Comment dire ? Je suis repartie sur l’écriture, mais avec le fameux MOOC, l’écriture on-line, le Massive Open Course. Je ne sais pas si tu vois.

Cyril. – Une formation sur Internet pour tout le monde.

Azel. – Voilà. Donc je suis partie sur ce… Je me suis inscrite sur ce MOOC, qui s’appelle DraftQuest et qui est géré par l’excellent David Meulemans. Et donc, avec ce MOOC-là, qui a duré quatre mois, je suis repartie sur un premier jet d’écriture avec La Baie des Morts. Et donc à la fin du MOOC il y avait un concours. Donc on pouvait présenter son manuscrit et gagner, soit une publication chez David Meulemans, qui a une maison d’édition qui s’appelle Aux forges de Vulcain, soit gagner une publication chez Librinova. Librinova, qui est une plateforme d’édition d’e-books, en fait. Voilà. Et donc, à ma grande surprise, j’ai présenté mon manuscrit et j’ai gagné le troisième prix.

Cyril. – Pourquoi c’était une surprise ?

Azel. – Parce que je ne m’y attendais pas.

Cyril. – Tu n’y croyais pas ?!

Azel. – Non, non, je n’y croyais pas du tout ! J’avais un premier jet qui devait faire cinquante pages à l’époque. Je voyais un peu tout ce que les gens faisaient à côté ; c’était vraiment de la qualité, pour moi. Tout ce que les gens écrivaient à côté… On voyait ! On voyait un peu tout ce que les gens écrivaient et vraiment ça me semblait de la grande qualité par rapport à ce que je pouvais écrire moi. J’ai toujours des doutes, hein, par rapport à ce que j’écris !

Cyril. – Tu devrais quand même en avoir de moins en moins au fur et à mesure.

Azel. – Oui. J’ose un peu plus. J’ai toujours des doutes, mais j’ose un peu plus, ça, c’est sûr.

Cyril. – Et par rapport à tes doutes, est-ce que tu as un petit cercle d’amis, de connaissances, avec lesquels tu partages un petit peu ce que tu as écrit et qui t’aident à enlever ces doutes ?

Azel. – Mais oui, parce qu’on est restés quand même assez soudés, avec certaines personnes du MOOC justement. On forme un petit groupe, de… Où on se lit. On est ensemble, on s’encourage, on s’aide. Tout ça sur Facebook ! Et vraiment on est restés soudés. Et oui, on tient à garder un petit peu une liaison, comme ça, assez forte entre nous pour s’aider. C’est très important.

Cyril. – C’est bien. C’est important, de trouver un peu de support. On n’en trouve pas forcément dans son cercle familial.

Azel. – Voilà, tout à fait.

Cyril. – Ni forcément dans son cercle d’amis historique, mais il faut réussir à trouver, comme ça, des personnes avec qui en discuter, parce que c’est vrai qu’effacer le doute, c’est un peu difficile.

Azel. – Oui. Mais bon, le doute, je crois que j’en aurai toute ma vie, jusqu’à la fin. C’est bien aussi d’en avoir, parce qu’être trop sûr de soi…

Cyril. – Voilà. Ça te met un petit peu sur un siège éjectable : si ce que je fais, ce n’est pas bien…

Azel. – Voilà, oui. Et puis bon, il ne faut pas non plus avoir le melon.

Cyril. – Non, il ne faut pas avoir le melon !

Azel. – Il faut être fier de ce qu’on fait, mais rester lucide quand même. On est en autoédition. Voilà, quoi !

Cyril. – Ben quoi ?

Azel. – Ce n’est pas qu’on écrit mal, forcément, mais quand même, on n’est pas non plus… On n’est pas Émile Zola !

Cyril. – Alors, moi, j’ai une opinion assez différente de la tienne. C’est que dans l’édition traditionnelle on a eu très longtemps ce qu’on appelle en anglais des gatekeepers, et qu’évidemment je n’arrive pas à traduire en français ! Mais des gens qui contrôlent un petit peu l’accès au marché des lecteurs. Mais ce qui compte, c’est les lecteurs !

Azel. – Bien sûr ! Tout à fait. Voilà. Mais ça, c’est différent.

Cyril. – Et là, en l’occurrence, tu as… Alors, tu n’as pas ce gatekeeper qui te dit aujourd’hui : « Votre livre est bien, je vais l’éditer ». Tu vas directement vers les lecteurs. Donc c’est clair que ça entretient un peu plus le doute. Mais d’un autre côté, si tu regardes ce qui s’est passé pour tes trois romans, ça a plu aux lecteurs !

Azel. – Oui, ça a plu aux lecteurs, tout à fait. Oui, oui, parce que le premier, j’en ai peut-être vendu à peu près 500 en version papier à l’époque. C’était pas mal, déjà. C’était dans la bonne moyenne.

Cyril. – Oui, c’est bien ! Surtout que ce n’est pas facile de vendre du papier toute seule.

Azel. – Oui, ce n’est pas facile de vendre du papier. Et depuis, il fait sa petite carrière : j’en vends au minimum un par jour, on va dire, depuis tant d’années ! C’est pas mal ! En version e-book. Il monte, il descend dans les classements : il fait sa petite carrière tranquille. La Baie des Morts, je suis avec Librinova : j’en suis à 800 exemplaires pour le moment. Et le petit dernier, qui a explosé les ventes, j’en suis à peu près à mille lecteurs. Pages lues comprises, parce que je compte les pages lues, moi. En un mois seulement. Je pense grâce au concours Amazon Kindle.

Cyril. – Non seulement ça, mais tu as aussi des commentaires qui sont beaucoup… Il ne faut pas se voiler la face ! Qui sont beaucoup, pour les premiers, des commentaires de personnes qu’on connaît, en général. Mais il y a aussi des gens qui sont simplement des lecteurs. Je regarde le premier commentaire, c’est : « Fan absolu des romans d’Azel Bury ».

Azel. – Oui. Ça, ce sont des fans depuis le MOOC. Voire depuis la publication, il y a huit ans, enfin depuis 2008, de La Femme qui tua Stephen King. Bon, La Femme qui tua Stephen King, c’est un peu spécial parce que c’est quand même… Au départ il a eu quand même un accueil très très mitigé, on va dire. Parce qu’il y a beaucoup de fans qui l’ont mal pris. Fans de Stephen King !

Cyril. – Évidemment : tu l’as tué, le pauvre !

Azel. – Voilà, je l’ai tué, le pauvre ! Mais bon, il est quand même sympa, le livre !

Cyril. – Ils ont commencé à lire le roman, et puis ensuite, ils se sont connectés sur Internet pour savoir ce qui se passait : est-ce que vraiment la ville où habite Stephen King était complètement en émoi, parce que justement il était mort !

Azel. – Oui. Bon, ben, tant pis pour lui : il n’avait qu’à pas…

Cyril. – Voilà : il n’avait qu’à pas nous raconter toutes ces histoires, et puis partager, comme ça, sa vie… Sa vie personnelle.

Azel. – Donc si tu veux, il a été très mal pris par les fans, qui ont dit : « Mais qu’est-ce que c’est que cette nana, qui cherche absolument à vendre des livres sur le nom de Stephen King ? » Bon, je précise que c’est une parodie, donc j’ai parfaitement le droit d’utiliser le nom de Stephen King dans mon titre. Je ne fais rien d’illégal ! Et de plus, je lui ai envoyé mon livre.

Cyril. – Ah oui ?

Azel. – Ah ben oui ! Obligée, oui. À Bangor. Bon, je n’ai pas eu de…

Cyril. – Tu n’as pas eu de retour.

Azel. – Mais je n’ai pas eu non plus de… Personne n’est venu me dire : « Ne publiez pas ce livre ».

Cyril. – Mais non, mais ça, de toute façon…

Azel. – Mais au départ, avec les fans, ça a été un peu difficile ! Dans les forums et tout ça, j’ai vite laissé tomber.

Cyril. – Oui, il faut réussir à se blinder un petit peu par rapport à ce genre de chose.

Azel. – Oui. C’est très délicat, parce que bon… Et après, si tu veux, ils se sont mis à le lire et là, ils se sont marrés. Ils se sont marrés ! Ils ont vu que c’était vraiment un livre de fan et qui était sympa en plus, je crois, donc…

Cyril. – C’est d’ailleurs assez marrant, parce que la fanfiction comme ça, en France… Là, c’est un livre de fan où tu parles de l’auteur, mais le fait de reprendre un roman et de broder sur les personnages, sur l’histoire, ce qui est complètement de la fanfiction, c’est un truc qu’on ne voit pas trop en France.

Azel. – Ça commence à venir à peine, oui.

Cyril. – C’est en train de démarrer seulement.

Azel. – Justement, j’ai fait un autre MOOC, qui s’appelait storytelling. Multimédia storytelling, sur DUN. Un autre MOOC, qui justement parle de tout ça.

Cyril. – Parce que la fanfiction, aux États-Unis, qui est malheureusement, ou heureusement… Au moins, ils essaient des choses ! Donc c’est la référence, les États-Unis. La fanfiction aux États-Unis. Ça marche tellement que Kindle, enfin Amazon, a créé un domaine spécial pour la fanfiction.

Azel. – Ah oui, d’accord !

Cyril. – C’est Kindle World, où en fait un auteur peut partager ses personnages, son histoire, et il y a d’autres auteurs qui viennent se greffer là-dessus et ils partagent ensemble le fruit du travail.

Azel. – Oui. Après, il y a une petite différence, c’est que la vraie fanfiction, on reprend des personnages d’un auteur pour en faire autre chose, alors que sur La Femme qui tua Stephen King, c’est lui mon héros.

Cyril. – Oui, on est d’accord. Ce n’est pas une vraie fanfiction à 100 %, mais en même temps, tu utilises quand même quelques… Pas des codes qu’il a inventés, mais tu rentres un petit peu dans les histoires… Moi, il y a des moments où je me dis : c’est Misery ! Elle est gentille, gentille, gentille, mais en fait elle est complètement folle.

Azel. – Ah oui, complètement, oui !

Cyril. – Bon. Allez, on retourne à aujourd’hui et à De l’Amour comme s’il en pleuvait. Tu l’as publié quand ? Tu l’as publié début août ?

Azel. – Oui : 31 juillet.

Cyril. – 31 juillet. D’accord. Et comment ça s’est passé ? Tu avais prévenu tout le monde que tu le faisais ou…

Azel. – Oui, voilà : sur Facebook, j’avais prévenu un peu tout le monde, oui. Par contre, alors, là, il n’y a pas eu de bêta-lecteurs. Il n’y a eu personne. Même pas mon mari l’a lu. Rien. Personne.

Cyril. – Ah oui ! D’accord.

Azel. – Personne ne l’a lu avant que je le balance sur Amazon. J’ai dit : banzai ! J’y vais comme ça, cash ! Je le corrige un max et puis je le balance ; on n’en parle plus. J’ai fait un mois de boulot là-dessus et il faut passer à autre chose. Moi, je suis comme ça : je ne reste pas dix ans sur un livre ! Ce n’est pas possible. J’écris court ; je ne sais pas écrire long.

Cyril. – D’accord. Donc tu l’as balancé comme ça. Tu l’as sorti, et puis bon : il a commencé, tout doucement, à récolter des commentaires…

Azel. – Ben, j’ai eu mes premiers fans, donc. Mes premiers fans, qui n’étaient pas du tout fans de romance.

Cyril. – Oui, de chick-lit, romance…

Azel. – Ce n’était pas leur truc ! Moi, j’avais écrit La Femme qui tua Stephen King : un thriller comique. Et puis ensuite, La Baie des Morts : un polar suspense. Assez sérieux, d’ailleurs. Et donc là, je leur balance quoi ? Une romance, à l’eau de rose ! C’est quoi, ce délire ?

Cyril. – Tu n’as pas pu résister, quand même, à mettre en entrefilet un petit peu de… Bon, ce n’est pas un polar.

Azel. – Non, c’est une parodie de polar.

Cyril. – Voilà : c’est une parodie de polar. Tu as mis… Enfin, bon, je…

Azel. – Ça, c’était le petit clin d’œil à mes fans. Voilà.

Cyril. – D’accord. Je n’ai pas mis de spoiler, parce que je ne veux pas mettre… Mais bon ! Il y a quand même… Il y a Ted Bundy qui se balade dans quelques pages.

Azel. – Oui. C’est… Mais là, je n’ai pas pu m’en empêcher ! Il faut qu’il y ait quand même mon petit grain de sel au milieu. Donc voilà : ils ont ouvert grand les yeux. Ils ont dit : « Qu’est-ce qu’elle nous fait ? Une romance, c’est quoi ce truc ? » Et en fait, il y a mon petit groupe de fans irréductible. Une vingtaine de personnes, disons. En gros. Qui l’ont acheté tout de suite. Donc ça l’a fait monter immédiatement dans le top 100. Donc il est rentré directement : le lendemain, il était 36e du top 100.

Cyril. – Ah oui ! Ah, bravo ! C’est ce qu’on appelle un lancement !

Azel. – En quatre jours, il était numéro 22. Donc voilà.

Cyril. – Oui, c’est bien !

Azel. – Par contre, c’était au mois d’août, donc il y avait vraiment peu de monde. Je pense que je l’ai…

Cyril. – Oui, il n’y a pas beaucoup de monde au mois d’août. Mais en même temps, c’était un bon livre pour l’été, aussi !

Azel. – Voilà. C’est un bon livre pour l’été, oui. Il est vite lu. Même, je pense que vous pouvez le lire dans les transports en commun : quand vous êtes coincés dans le métro le matin, c’est bien !

Cyril. – Oui, il faut faire attention aux gens qui sont autour de vous, qu’ils ne vous regardent pas un patit peu bizarrement quand vous vous mettez à rire ou… Mais bon !

Azel. – Donc il est monté très vite. Et là, il est toujours dans le top 100. Donc ça fait trente jours je ne sais pas combien, trente-six jours qu’il y est.

Cyril. – Oui. Est-ce qu’il y a eu un impact sur tes autres romans ? Est-ce que tu as vu une petite montée des eaux, en te disant : là, j’ai réussi à toucher des nouvelles personnes et ces nouvelles personnes-là, elles se demandent un petit peu ce que j’écris par ailleurs. Et elles vont voir La Femme qui tua Stephen King ou La Baie des Morts.

Azel. – Oui ! Voilà, c’est ça. La Baie des Morts, pas trop.

Cyril. – Oui, parce que c’est quand même un polar polar.

Azel. – Oui. La Baie des Morts, pas trop. Je continue à avoir quelques ventes, mais c’est vraiment très très peu. Par contre, oui, La Femme qui tua Stephen King, ça suit un peu ! Ça suit un peu. Et j’ai eu des chroniques aussi.

Cyril. – Ah d’accord. C’est bien.

Azel. – J’ai eu des chroniques, plus sur La Femme qui tua Stephen King que sur De l’Amour. De l’Amour, non, je n’ai pas eu de chroniques. Personne n’en a parlé. C’est passé un peu à l’as.

Cyril. – Oui, mais c’est… Ça viendra. Ça viendra ! Certainement.

Azel. – Oui. En plus il faut vraiment choper le truc, quoi ! Il y a des chroniqueuses spécial romance, mais je n’en connais pas. Je n’en connais pas parce que ce n’est pas mon style de lecture. Ce n’est pas… Voilà.

Cyril. – Non, mais tu as regardé dans les booktubeuses si tu trouvais des gens qui, justement… Tu sais ce que c’est une booktubeuse ? Toi qui fais un petit peu de vidéo !

Azel. – Oui ! Non. Je n’ai pas cherché en fait.

Cyril. – Ben, tu pourrais regarder dans les booktubeuses et puis… Parce qu’il y a sur Youtube des chaînes de personnes qui lisent. Alors, ce sont souvent des jeunes. Donc c’est souvent orienté jeunes adultes, dystopie. Divergente, Hunger Games, Harry Potter et toutes ces choses-là. Mais il y a aussi un petit peu de romance, parce qu’il y a beaucoup de booktubeuses.

Azel. – Eh bien, je regarderai, oui.

Cyril. – Et on ne le sait pas, mais il y a des communautés, comme ça, qui sont assez importantes, de personnes qui aiment parler des livres en vidéo et qui aiment écouter les autres parler des livres en vidéo.

Azel. – D’accord !

Cyril. – Ce que je trouve étonnant, mais bon : on n’est pas de la même génération ! Ce sont des gens qui sont nés avec la vidéo et qui… Voilà ! Alors, si on peut les ramener vers la lecture, tant mieux. Ça, c’est donc ton roman. Je voudrais revenir un petit peu sur La Baie des Morts et Librinova. C’est quoi, ton expérience avec Librinova, et comment ça se passe ? Parce que je ne connais pas du tout.

Azel. – Alors, c’est une plateforme qui est payante normalement. Où on paye… Je ne sais plus combien c’est ? 75 € la publication. Et qui nous permet de publier sur Amazon, la Fnac, Kobo… Enfin, 90 librairies en ligne.

Cyril. – D’accord. Ça, c’est sur la partie électronique.

Azel. – Oui. Mais par contre on fait tout ! Pareil : ils ne font rien pour nous. On publie, et eux, ils dispatchent sur des librairies en ligne.

Cyril. – D’accord. Donc c’est un distributeur.

Azel. – Donc c’est intéressant parce que… Surtout quand on commence, je pense que c’est très intéressant d’y être, pour avoir justement droit aux promotions Amazon et tout ça. Tu vois ? Parce que tout seul, on n’a pas forcément droit aux promotions Amazon. Promotions 50 % pendant un mois ou l’offre éclair.

Cyril. – Là, par exemple, Amazon nous a envoyé son e-mail pour savoir ce qu’on voulait mettre en promotion dans les trois mois qui viennent. Maintenant, c’est réservé aux gens qui sont uniquement dans KDP Select.

Azel. – Voilà, c’est ça.

Cyril. – Enfin, pour certaines choses c’est uniquement KDP Select.

Azel. – Ou pour ceux qui sont avec des maisons d’édition.

Cyril. – Ou ceux qui sont avec des maisons d’édition, parce que… Voilà.

Azel. – Donc c’est intéressant d’y être, parce qu’en plus, dès qu’on a une promotion, si on fait un peu de buzz… Il faut quand même faire un peu de buzz, ça ne se fait pas tout seul ! Il faut quand même promotionner de son côté à fond. Mais c’est vite rentabilisé, 70 €. Et ensuite, au bout de mille ventes, on passe à la… Une fois qu’on a mille ventes, elles deviennent nos agents littéraires. Librinova devient agent littéraire et s’occupe de nous chercher une maison d’édition papier traditionnelle ou autre. Je ne sais pas trop exactement comment, parce que je n’ai pas encore eu les mille ventes avec elles. Je dis « elles » parce que ce sont deux jeunes femmes, très sympas, très gentilles. Et donc voilà : au bout de mille ventes, les 70 € sont remboursés et par contre, je pense qu’on leur doit ensuite 20 % sur nos gains. Ça marche comme ça. Il faudra que je regarde un peu sur mes…

Cyril. – Et tu es contente, apparemment, du résultat que ça t’a permis d’obtenir.

Azel. – Oui. Moi, j’attends les mille ventes. J’expérimente, encore une fois. C’est une expérimentation pour moi, Librinova, dans le sens agent littéraire et tout ça. J’attends les mille ventes et ensuite, on verra comment ça se passe.

Cyril. – D’accord.

Azel. – Et ça ne devrait pas tarder, parce que là, j’ai droit à une offre éclair demain, le 12. Je vais faire une offre éclair, sur Amazon…

Cyril. – Et tu sais quand ?

Azel. – Oui. Je sais quand. Demain. Avec Librinova, on sait quand.

Cyril. – C’est bien, parce qu’il y a eu plusieurs offres éclair, cet été, de personnes que je connais, et j’ai eu l’impression qu’elles n’étaient pas au courant.

Azel. – Écoute, moi, chez Librinova, on nous pose la question. On nous dit : « Est-ce que vous voulez faire partie de l’offre éclair du 12 septembre ? » et je dis oui ou non. Voilà !

Cyril. – D’accord. Pour les autres, j’avais l’impression qu’en fait ils découvraient un peu qu’ils étaient en offre éclair la veille ou l’avant-veille. Parce qu’ils n’en parlaient pas.

Azel. – J’ai eu une proposition d’Amazon… Hier, là, le 8 septembre, j’ai eu une proposition d’Amazon pour faire les… Pour les promos, justement. Les promos des autres livres. Donc ils se sont adressés directement à moi, comme ils s’adressent aux autres autoédités. Et donc apparemment, on a un formulaire à remplir, où on choisit ses dates. Mais il faut bien se dire qu’il y en a deux par jour. L’offre éclair, par exemple, c’est deux par jour. Donc forcément, on ne va pas tous y être le même jour. Donc je pense que les premiers envoyés seront les premiers servis. Et après, ils doivent nous dispatcher là où il reste de la place. C’est comme ça que ça se passe ! Donc forcément, on ne connaît pas la date.

Cyril. – Donc toi, tu es… Tous tes romans sont sur KDP Select aujourd’hui ?

Azel. – Non. La Baie des Morts, non.

Cyril.Les Morts non, puisque c’est par un éditeur.

Azel. – Voilà, c’est avec Librinova et c’est dispatché…

Cyril. – Mais De l’Amour, il est en KDP Select, et Stephen King, il est en KDP Select.

Azel. – Oui.

Cyril. – Tu n’as pas du tout essayé de voir les autres plateformes ?

Azel. – Non. Parce que c’est trop pénible ! Ça demande trop de temps. Ça demande trop d’énergie à… Les logiciels, comment on fait les e-books, comment… Non, quand on est tout seul, comme ça, c’est vraiment une galère. C’est vraiment une galère, pour les autoédités, d’arriver à tout faire. Il faut être informaticien, il faut être graphiste, il faut être correcteur, il faut être… Non, mais c’est vraiment du boulot, quoi !

Cyril. – Tu n’as même pas essayé Smashwords ? Au moins. Pour pouvoir aller directement sur Kobo et sur…

Azel. – Non, je n’ai pas cherché. Non… Ça me démoralise un peu, tout ça !

Cyril. – D’accord ! On va repartir sur des choses plus optimistes, alors ! Tu as déjà commencé à annoncer ton prochain roman et tu as promis de sortir Orisha Song en novembre 2015.

Azel. – Oui. Ça, c’est le prochain. C’est la suite de…

Cyril. – Donc tu as encore une assiette bien pleine.

Azel. – Oui, c’est ça. Là, j’en sors un, là, dans la semaine.

Cyril. – Il y a des gens qui font des overdoses de séries ou des overdoses de plein de choses ; toi, tu vas faire une overdose de romans, là !

Azel. – Non, mais c’est ça, quoi : j’ai choisi d’être auteur.

Cyril. – Bon. Et donc…

Azel. – Je n’ai pas de boulot. Je n’ai pas de travail. Je suis à la maison avec mes enfants. Assez isolée, en fait, je dois dire. À côté d’Agen, dans le Sud-Ouest. Donc je n’ai rien à faire d’autre que d’écrire ! Donc allons-y ! Allons-y franchement !

Cyril. – Oui, faisons les choses bien.

Azel. – Je vois ça comme un boulot. Comme un taf, oui.

Cyril. – Oui. Ben, c’est super.

Azel. – Ce n’est pas une passion.

Cyril. – C’est une passion !

Azel. – C’est une passion, oui : j’adore ça. J’adore écrire. J’adore faire ce que je fais. J’adore faire mes couvertures. J’adore faires mes corrections. La promo, je suis un peu plus nulle, parce que ce n’est pas mon truc. Le marketing et tout ça, j’ai vraiment du mal, mais sinon, le reste, j’adore ça. J’adore ça ! Donc autant essayer d’en vivre ! Autant essayer d’en vivre. Moi, mon but, c’est ça : c’est d’en faire mon métier.

Cyril. – Tu es en train de bénéficier, doucement mais sûrement, de l’effet boule de neige. J’attrape quelques lecteurs avec Stephen King, puis j’en ai d’autres, etc. Alors après, passer d’un genre à un autre, tu risques d’en perdre quelques-uns en chemin.

Azel. – C’est délicat.

Cyril. – C’est délicat. Mais…

Azel. – Je me suis posé la question de savoir est-ce que je changeais de pseudo ou pas ? Voilà. Et après, je me suis dit : non, parce que c’est trop… J’assume. Tant pis, j’assume.

Cyril. – Oui, mais tu as raison.

Azel. – Parce que c’est trop de fans à récupérer !

Cyril. – Oui et puis ça reste… Ce n’est pas non plus comme si tu passais… Toi, tu as plus d’expérience donc tu as fait ça toute seule, d’écrire un roman et de le corriger, et de le publier. Tout ça en un mois ! Moi, au mois de novembre, je l’ai déjà dit, je fais un NaNoWriMo. Si ce que j’en sors est potable et que je le publie, j’utiliserai un autre nom ou je changerai… Enfin, je prendrai un pseudo ou quelque chose, parce que je ne vais pas passer du livre pratique au livre de fiction. C’est vraiment, là, deux genres complètement différents. Je vais perdre des gens au milieu. Ils vont dire : « C’est quoi, ce mec ? » Toi, tu restes quand même dans le… Alors, tu changes un petit peu de genre, mais tu restes quand même dans de la fiction. De l’Amour et des anges, ça va être… Je vois juste la couverture, je n’en sais… Ah si, j’en sais un peu plus ! Amy et Angus.

Azel. – C’est pareil : c’est une histoire d’amour aussi, qui va être un peu plus… Moins perchée que De l’Amour comme s’il en pleuvait, qui était quand même un peu perché, on va dire ! Façon Dallas. C’était quand même gai. C’était quand même très très mignon. Très sympa. De l’Amour et des anges, c’est un peu plus terrible, on va dire. Il y a un peu plus de drame à l’intérieur. Donc c’est pour ça que je n’ai pas repris le code chick-lit, avec les couleurs bleu et rose.

Cyril. – Oui, tu es revenue sur un fond noir. Il y a quand même quelques côtés un petit peu plus optimistes. Déjà : le titre. De l’Amour et des anges.

Azel. – Voilà. En fait, ça… Comment dire ? Au départ, c’était… Le titre, c’était Love in Manchester. J’avais sorti ça comme ça et puis après, je me suis dit : ça se passe à Manchester, OK, mais Manchester, ça n’a vraiment aucun intérêt dans l’histoire. Ça pourrait se passer ailleurs, ça serait pareil. Donc j’ai changé de nom et j’ai repris le début de l’autre : De l’Amour. Si j’en faisais un troisième, ça commencera aussi sans doute pareil : De l’Amour et autre chose. Et des crêpes, peut-être, si ça se passe en Bretagne !

Cyril. – C’est bien. C’est une bonne manière de faire une série sans faire une série.

Azel. – Voilà. Ça fait une petite série romance, et puis à côté je me fais plaisir, disons ! Ça, c’est vite écrit. Celui-là aussi, je l’ai écrit en quatre semaines. De l’Amour et des anges. Il est presque terminé et j’espère l’envoyer dans la boîte avant la fin du mois.

Cyril. – D’accord. Sortie mi-septembre sur Amazon Kindle.

Azel. – Là, je fais le travail de correction et tout ça. C’est pareil, il fait une centaine de pages, il n’est pas très grand… Voilà : ce n’est pas très… Ce n’est pas intello, c’est rien ! C’est juste une histoire que je raconte et franchement ça me plaît. J’aime beaucoup écrire ce genre d’histoire. Je ne pensais pas au départ que ça allait me plaire autant. Je me disais : mais qu’est-ce que je vais pouvoir écrire comme histoire d’amour ? Et en fait, c’est tellement facile à écrire que voilà, ça coule, ça coule de source, ça va tout seul… Et puis je prends plaisir à l’écrire et j’espère que ça se voit !

Cyril. – Et qu’est-ce qui t’a débloquée un petit peu, justement, dans le fait de te lancer dans… De l’Amour comme s’il en pleuvait, ça t’a un petit peu débloquée mais tes formations que tu as faites, elles t’ont aussi aidée justement à foncer un peu tête baissée ? Ou elles t’ont permis de t’encadrer un peu plus ?

Azel. – Oui. Moi, la formation, le MOOC sur l’écriture avec DraftQuest, ça m’a… Oui, ça m’a aidée ! Ça m’a remise sur les rails de l’écriture, carrément ! Disons que quand on démarre le MOOC, on commence avec dix minutes d’écriture par jour et là, j’en suis actuellement à six heures minimum. Donc vraiment, ça nous remet sur des rails ! Dix minutes d’écriture par jour, au départ, on se dit : ce n’est pas possible ! Écrire dix minutes, ce n’est pas possible ! C’est trop long, trop difficile ! Et puis c’est vrai que plus ça va et plus c’est facile, l’écriture. Il faut y aller, quoi ! Ça nous remet sur des rails, ça nous redonne des bonnes habitudes. Des habitudes d’écriture.

Cyril. – Ah ! La force de l’habitude, c’est très important.

Azel. – Voilà, oui. La persévérance. Il faut être pugnace. Il faut être… Il faut y aller, quoi ! Il faut y aller. Si on a envie d’écrire, il faut y aller.

Cyril. – Oui, et puis il y a aussi… Ça devient plus facile d’écrire quand on a institué une habitude et qu’on a réussi à créer, justement, cette habitude.

Azel. – Oui, tout à fait. Voilà. Ça prend du temps ! Ça prend du temps. Il ne faut pas être pressé non plus. Il ne faut pas… Voilà. Il ne faut pas hésiter à écrire, à écrire, à écrire, à écrire… Après, on a ses propres réflexes qui entrent en jeu. On commence à avoir nos propres méthodes d’écriture, on va dire. On lit beaucoup ce qui se fait ailleurs, on va beaucoup chercher des conseils sur des sites d’écrivains. Des conseils d’écrivains à droite et à gauche. Il y en a des centaines ! Il y en a plein ! Et puis au fur et à mesure, on élimine ce qui ne nous va pas et puis on garde ce qui nous va. Et là, ça va très bien, après. Après, ça va très bien ! Moi, je sais que maintenant, j’ai… J’écris peu, finalement, mais je ne jette pas. Je jette très peu. J’écris économiquement, on va dire !

Cyril. – D’accord. Tu sais bien ce que tu veux.

Azel. – Alors qu’il y a des gens qui écrivent au kilomètre. Ils vont écrire, écrire, écrire… Ils vont remplir, remplir, remplir, et puis après ils sont obligés de faire un travail de nettoyage important, où il y a les trois quarts du bouquin qui dégagent. Moi, je ne peux pas. Je ne peux pas faire ça. Ce n’est pas du tout mon truc. Voilà. Donc j’essaye d’être économique. J’écris peu, mais bon, tant pis.

Cyril. – Tu écris peu, mais tu écris souvent.

Azel. – Ah oui. Souvent. Donc mes livres ne sont pas bien épais, on va dire.

Cyril. – On n’est pas tous obligés d’écrire des livres de 500 pages.

Azel. – Oui.

Cyril. – Bon ! Ben écoute, bravo !

Azel. – Ben merci !

Cyril. – Je te souhaite plein de succès pour De l’Amour et des anges et pour Orisha Song si on ne se reparle pas d’ici le mois de novembre.

Azel. – Merci bien !

Cyril. – Et merci d’avoir partagé ton expérience… Tes expériences ! Avec tout le monde.

Azel. – Oui, ben, écoute, j’espère que ça ira bien.

Cyril. – Je pense qu’on va te… On peut te retrouver sur ton site. Tu as une page Facebook aussi ? Ou tu as des pages Facebook pour les romans, séparées ?

Azel. – J’ai la page… Non, non, j’ai mon profil perso et ma page Facebook Azel Bury.

Cyril. – D’accord. Et puis surtout, on peut te retrouver presque exclusivement sur Kindle.

Azel. – Voilà, oui, sur Kindle. Sur Amazon.

Cyril. – Puisque quand tu publies, tu publies sur Amazon Kindle. Voilà. Merci encore pour cette interview.

Azel. – Merci à toi de ton intérêt.

Cyril. – Je t’en prie ! À bientôt. Au revoir.

Azel. – À bientôt. Au revoir !