Episode 19 du podcast autoédition

Le podcast pour publier sur Kindle iBooks et Kobo Le podcast pour publier sur Kindle iBooks et Kobo

Enfin, un nouveau podcast ! Bon, je ne sais pas s’ils vous ont manqué, mais moi oui…

Cette semaine je reçois Céline Barré, qui a publié en juillet Quel Pétrin sur Kindle. Un livre qu’elle a commencé à écrire il y a quelque temps déjà… mais je la laisse vous en dire plus.

Comme je suis vache parfois, j’ai retrouvé les couvertures successives qu’elle a publiées sur son profil Facebook (pas sur la page du roman) et je les ai mises dans la retranscription. Mais écoutez Céline plutôt que de la lire.

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Vous retrouverez Céline sur son blog ou sur la page Facebook. Elle recommande aussi chaudement son script doctor chez Koi Productions, Jean-Philippe Agnese pendant l’entretien.

Elle a aussi récemment écrit des articles pour Contrepoints, que vous trouverez ici :

http://www.contrepoints.org/2015/09/03/220313-remuneration-des-auteurs-chez-amazon-tordons-le-cou-aux-rumeurs

http://www.contrepoints.org/2015/09/10/221237-litterature-germanopratine-v-rentree-e-litteraire

Vous pouvez retrouver la transcription du podcast :

Cyril. – Bonjour. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de recevoir Céline Barré, qui est une jeune auteure qui vient de publier son premier roman sur Kindle. Bonjour Céline !

Céline. – Bonjour Cyril et merci de me recevoir, de m’accueillir. Je suis très contente.

Cyril. – Moi aussi, je suis très content parce que j’ai suivi un petit peu, enfin, pour une toute petite partie, mais la partie décisive, la publication et ce que tu racontais de la publication de ton roman, qui s’appelle Quel Pétrin ! Est-ce que tu peux déjà, dans un premier temps, nous en faire le pitch ?

Céline. – Ah ! Alors, oui, bien sûr. Sans trop en dévoiler. Donc l’intrigue se situe dans un village, dans le Cotentin. Ça pourrait être ailleurs : je n’ai absolument rien contre le Cotentin, qu’on soit bien d’accord ! C’est un village un peu endormi sur ses lauriers, qui est quand même peuplé de tout un tas d’hurluberlus, de gens… Alors, il y a des gens entre guillemets normaux, mais il y a quand même pas mal d’hommes et de femmes qui ont des passions ou qui exercent leur profession d’une façon un peu à la marge ou à part. Et là-bas il y a une attente très forte, parce que c’est une petite ville qui est traversée par une route qu’empruntent les poids lourds régulièrement, si bien que non seulement la route est défigurée, mais ça cause beaucoup de nuisances sonores, etc. Bon. Donc ils attendent la voie de contournement et ils vont au conseil municipal…

C’est le début du premier chapitre ; ils s’attendent à ce que le maire leur présente l’échéancier des travaux. Alors, le maire est quand même un personnage assez ubuesque puisque lui, ce qui l’intéresse, ce n’est pas tellement le devenir de sa commune, c’est plutôt le devenir du musée du cochon, qu’il veut ouvrir, la confrérie des goûteurs de pâté de gland qu’il a créée, et le parcours du défilé de la confrérie. Enfin, bref, il a des préoccupations qui ne sont pas du tout celles de ses administrés. Et pendant le conseil municipal, on leur fait une révélation qui les sidère. C’est une espèce de skud qu’ils se prennent tous dans le nez et au lieu de recevoir l’échéancier des travaux, on les met au pied du mur. Ce à quoi ils ne s’attendaient pas du tout parce qu’ils étaient tous un peu dans leurs habitudes. Et soudain, il va falloir qu’ils mettent la main à la pâte, et pour coordonner tout ça il faut quelqu’un. Alors le sort, je ne dirai pas comment, désigne la boulangère, qui s’appelle Jocelyne. Qui a vraiment autre chose à faire ! Spécialement à ce moment-là. Mais bon, elle accepte d’endosser ce rôle-là. Plutôt à reculons au départ, et puis finalement, plus les chapitres se déroulent, plus elle prend du plaisir dans cet habit-là de commandante en chef. Et puis voilà, elle a un certain nombre de choses à faire, mais il y a des embûches qui vont se présenter, si bien qu’elle va être obligée de déployer des trésors d’ingéniosité pour les surmonter.

Il y a une partie du roman qui est constituée de… Alors il y a une satire ! C’est une satire de notre pays et je ne me gêne pas pour… Comment dirais-je ? Tailler quelques costumes, notamment à ceux qui nous gouvernent, mais de façon humoristique et fantaisiste. Et puis, donc, c’est l’histoire de cette femme, qui va devoir surmonter tout un tas d’embûches, et qui va le faire de façon parfois complètement originale. Elle va aussi découvrir que certains de ceux qu’elle prenait pour ses amis ne le sont pas. Enfin, c’est un peu comme dans la vraie vie, mais en pire et en un tout petit peu exagéré. Mais pas tant que ça, parce que quand je l’ai écrit j’ai imaginé des choses, notamment par rapport à nos hommes politiques, et puis six mois après, c’est exactement ce que j’avais écrit qui se passait puisque je l’entendais à la télé ou je le lisais dans le journal et je me disais : mince, il va falloir que je trouve un truc encore pire, maintenant ! Donc voilà.

Je crois que c’est un roman drôle, si j’en crois les retours que j’en ai. Caustique, ça, c’est certain. J’essaye de dépeindre… Enfin, je n’essaye pas grand-chose en fait. Je me suis fait vraiment plaisir quand j’ai écrit. Je n’ai pas essayé de… Comment dirais-je ? Ni de surfer sur je ne sais pas quel succès… J’ai écrit un roman qui m’est venu comme ça, spontanément, et c’est sorti de mes tripes, quoi. J’y ai certainement mis des choses de moi-même, mais je ne sais pas quoi. Mais il paraît qu’on met beaucoup de choses de soi dans son premier roman. Bref ! En tout cas, cette Jocelyne, c’est une femme de caractère, qui a priori au début est plutôt du genre un peu à se laisser aller. Dans tous les domaines de sa vie : que ce soit professionnel, dans sa vie amoureuse, dans sa façon de s’impliquer dans son village, etc. dans sa ville. Elle est un peu attentiste. Et puis, finalement, ça va devenir une espèce de superhéroïne. Et elle va se révéler à elle-même d’abord. Elle va commencer à avoir de plus en plus d’ambition. Et puis elle va se révéler aussi aux autres, qui pensaient qu’elle était une femme tout à fait ordinaire et en fait elle est loin d’être ordinaire. C’est un peu l’histoire de quelqu’un qui sort de son cocon et qui rêve grand et qui a raison. D’ailleurs, elle rêve aussi beaucoup la nuit et ça fait partie de certains chapitres, où j’évoque ses rêves, qui sont parfois prémonitoires, parfois pas. Voilà. Ça, c’est peut-être un peu ce qui a… Ce que j’ai mis de moi dans le roman, c’est peut-être ça ! Voilà.

Cyril. – D’accord. Ce roman, tu l’as publié mi-juillet. Fin juillet, excuse-moi : le 28 ! Et en fait, toi, tu as une activité par ailleurs, qui est que tu es prof au collège en anglais, et tu t’es lancée dans une espèce de sprint final, on pourrait dire, pendant toutes les vacances.

Céline. – Pour une partie, en tout cas. Ce qui s’est passé, c’est que… Bon, ce roman, il n’existe pas depuis un mois ; il existe depuis un certain nombre d’années. Et il était dans mon disque dur. Et il y a peut-être deux ou trois ans de ça, mon compagnon m’a montré un reportage qui passait sur Arte, sur Amazon, l’autopublication, etc. Il m’a dit : « Ça serait peut-être pas mal, quand même, d’y réfléchir ». Et puis je n’étais pas… Je n’étais pas dans le mood, quoi : je ne le sentais pas. Enfin, bref, j’ai un peu laissé ça de côté. Et puis, en général, quand on me conseille de faire un truc, je fais l’inverse ou je ne fais rien. Mais ça faisait quand même son chemin dans ma tête et… Alors, qu’est-ce qui s’est passé pour que soudain j’aie envie de le publier, je ne saurais pas le dire. En tout cas, j’ai commencé à y penser il y a un an. Et puis, je n’avais pas le temps de le corriger, et je me suis dit : je vais le corriger pendant l’été et je vais le sortir en octobre, novembre… Et ensuite, j’ai appris qu’il y avait le concours des indés. Le concours Kindle. Alors, au départ, je pensais qu’il y avait un concours comme ça tous les ans, que c’était une redite de celui de l’année dernière, celui de l’année d’avant, etc. Parce que je tombais vraiment, j’arrivais vraiment d’une autre planète. Et quand j’ai vu les dates du concours, et qu’il commençait le 1er juillet, je me suis dit : mon Dieu, là, il va falloir se dépêcher ! Donc dès que je me suis retrouvée en vacances, même un tout petit peu avant, j’ai commencé le travail de relecture et de correction. Avec mon compagnon, parce qu’on ne peut pas se relire tout seul tout le temps.

Cyril. – C’est clair. On ne peut plus voir ce qu’on écrit au bout d’un moment.

Céline. – On ne voit plus rien ! C’est vraiment… Donc j’ai fait ça. J’avais eu des bêta-lecteurs avant. Même un il y a un an. Mais ce qui est important aussi, c’est d’avoir des gens autour de soi qui sont des bêta-lecteurs mais qui ne sont pas des gens qui vont nous servir la soupe et qui vont nous dire : « C’est génial ! » En tout cas, pour moi, ça a été vraiment enrichissant qu’on me titille et qu’on me dise : « Non, mais là, ce n’est pas mal, mais je pense que tu pourrais trouver un truc mieux ! » À chaque fois qu’on me dit ça, je fais la gueule pendant vingt-quatre heures, et puis le lendemain, j’arrive et je dis : ça y est, j’ai trouvé ! Donc ça, c’est important. Donc on a fait les corrections au mois de juillet. Et puis la couverture, parce qu’alors ça, c’est…

Cyril. – Oui, tu as commencé à bosser sur la couverture aussi début juillet.

Céline. – Oui. Là, je dois dire que moi toute seule…

Cyril. – Premiers essais, et ensuite, tu as commencé à montrer ta couverture à certaines personnes, notamment dans le groupe Facebook des auteurs indépendants sur Kindle.

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Céline. – Non, je ne l’ai pas mise dans le groupe ; je l’ai mise sur ma page.

Cyril. – C’est comme ça que je l’ai récupérée, alors.

Céline. – Oui. Parce que je n’osais pas, en fait, la mettre sur le groupe. Je me suis dit : oh là là ! Je ne sais pas, je n’avais pas envie. Je préférais que ça reste dans l’intimité, entre guillemets, de ma page et des gens qui faisaient partie de mes amis sur Facebook. Qui étaient mes amis depuis peu ! Je parle des autoédités. C’étaient des gens que je connaissais depuis deux mois, à peu près, mais j’avais déjà des affinités, beaucoup, avec certains. Et on échangeait pas mal ! Et je pense que quand j’ai mis ma couv, je ne savais pas du tout si j’allais avoir des retours. En tout cas, j’en ai eu beaucoup. La première couv, elle était… Maintenant, avec le recul, elle était vraiment moche. Je remercie tous ceux qui me l’ont dit de me l’avoir dit ! Évidemment dans des termes plus recherchés…

Cyril. – Plus ronds !

Céline. – En tout cas, elle était vilaine. Et ça a créé des tensions à la maison, parce que, comme ce n’est pas moi qui l’ai faite, mais que c’est mon compagnon… Parce que moi, je lui disais que je voulais qu’elle soit comme ça, qu’il y ait cette couleur-là, nani, nana… Après, Gimp et moi, ça fait deux ! Ou Photoshop et moi, ça fait deux. Donc il avait fait cette couv et ça lui avait déjà pris pas mal d’heures. Et quand je lui ai dit : voilà les retours, il m’a dit : « Il va falloir que je recommence tout, là ! Tu te rends compte ? » Et je lui ai dit : oui, je me rends compte, mais je pense que c’est quand même vraiment important de suivre les conseils des gens qui sont autoédités depuis longtemps et qui s’y connaissent. Finalement, il a regardé les réactions. Il les a lues sur ma page… Parce que je précise qu’il n’a pas Facebook et que pour lui, ça ne sert à rien… Enfin, bref ! Ce avec quoi je ne suis pas du tout d’accord, surtout maintenant, mais bon ! Et il a recommencé à zéro. Depuis zéro. Et puis on est arrivés à une autre couv une semaine après, que j’ai remise sur ma page, et là, les réactions ont été nombreuses encore, mais ce n’était plus du tout : « C’est moche ». C’était…

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Elle a été très bien reçue et il y a même des copains Facebook qui ont eu la gentillesse, parce qu’ils devaient sentir que j’étais assez démunie quand même avec l’outil informatique… Je pense à Anto Sass par exemple et puis aussi à Patrick Ferrer. Surtout lui ! Qui a vu la couv et… C’était de l’herbe verte et il l’a mise sur ma page avec de l’herbe colorée en jaune et ma première réaction, ça a été une réaction de rejet. Comme souvent quand on me fait une suggestion. J’ai dit : non, non, ça ne va pas, ça se passe en hiver, ça ne va pas… Et puis, après… Mais bon, ça se passe en hiver, mais dans le Cotentin, donc l’herbe jaune… Tu as compris ! Et puis je me suis dit : en fait, il a raison, parce qu’on dirait du blé. Et comme le sous-titre, c’est : « Faute de blé, la boulangère a des idées », on est toujours dans ces jeux de mots que j’utilise beaucoup dans le livre et cette espèce de double sens que j’aime bien donner à beaucoup de phrases et beaucoup de mots, je me suis dit : c’est impeccable. Donc on la garde et on garde le jaune, qui ne me plaisait pas au début, et voilà. Elle est comme ça maintenant et je suis très contente ! Chaque fois que je la vois sur Amazon, je me dis : elle a de la gueule ! Enfin, c’est mon opinion personnelle ! Tu fais un « mouais » un peu dubitatif…

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Cyril. – Non, non, je ne suis pas dubitatif. Je comprends la réaction. Je pense que c’est aussi assez dur au bout d’un moment de revenir sur ce à quoi on a complètement adhéré. Donc… Moi, même mes couvertures les plus horribles, je les regarde en me disant : elle est belle, celle-là !

Céline. – Non, mais bon, je ne sais pas, peut-être que dans deux ans…

Cyril. – Non, elle est très bien ! Mais peut-être que dans deux ans tu la regarderas et tu te diras : il faudrait peut-être refaire quelque chose.

Céline. – Je ne sais pas parce que j’ai reçu l’exemplaire papier depuis et même sur l’exemplaire papier ça rend super bien ! C’est vraiment joli et il y a un côté complètement… Un peu bizarre, déjanté, qui colle parfaitement à l’histoire. Donc en fait, j’annonce bien la couleur à travers cette couverture. Ce n’est pas une couverture mensongère. Je ne dis pas qu’il y en a qui le sont, mais en tout cas c’est difficile. Quand on ne sait pas soi-même, je pense qu’il faut faire appel à un graphiste si on a un peu de sous. Les couvertures proposées par Amazon, c’est un peu risqué !

Cyril. – Il faut les éviter à tout prix, parce qu’elles projettent, au contraire, presque une idée d’amateurisme.

Céline. – Oui, et puis il y a une uniformité…

Cyril. – Oui, voilà, il y a une uniformité dans toutes ces couvertures qui fait que… Et puis il ne faut pas oublier qu’il y a beaucoup de gens qui… Beaucoup de gens… Presque tout le monde ! Juge d’un livre d’abord par sa couverture.

Céline. – Oui. Alors on dit en anglais qu’il ne faut pas, mais c’est…

Cyril. – Oui : don’t judge a book by its cover.

Céline. – Mais là, pour le coup, il vaut mieux parce que je pense qu’elle est très annonciatrice du contenu. Donc il n’y a pas tromperie sur la marchandise.

Cyril. – Oui. Alors, en juillet, tu as travaillé sur la couverture avec ton compagnon. Et puis… Donc c’était bon. Le 28 juillet, comme ça, ni vu ni connu, tu l’as publié. Tu l’as annoncé un petit peu à tout le monde. Tu avais déjà commencé à travailler sur la version CreateSpace aussi en même temps ou…

Céline. – Pas du tout ! Ah non, mon Dieu, non !

Cyril. – L’e-book d’abord. E-book, e-book…

Céline. – La version numérique nous a donné quand même beaucoup de migraines, parce que… Alors, moi, en plus, je n’avais pas lu les incontournables, que j’aurais dû lire avant, sur comment… Comment dirais-je ? Enfin, sur tout ce qui est technique. Si bien que je n’avais pas fait de sauts de page, je n’avais pas fait d’alinéas : j’avais utilisé le tabulateur… Enfin, bon…

Cyril. – Oh, mon Dieu !

Céline. – Oui, je sais. C’était atroce, parce que du coup…

Cyril. – Ah ben oui, il fallait tout recommencer depuis le début !

Céline. – Exactement. Et le truc un peu piège, c’est que quand on l’a mise dans KDP, on a reçu… Enfin, tu sais, il y a le visionneur, là, et c’était impeccable ! Donc on a lancé, entre guillemets, la publication. Je me suis dit : c’est super, c’est bien ! Et puis… Voilà, c’était un soir, et puis ils parlent de 24 à 48 h, voire 72 h avant que le livre soit en ligne, donc je n’étais pas plus inquiète que ça. En tout cas, j’y pensais moins. Et puis le lendemain, je me lève et je tape quand même le titre de mon livre sur le navigateur Amazon. Et bon sang, je le vois ! Et là, c’était super drôle, parce que j’avais dit… C’était comme une espèce de prémonition débile, mais j’avais dit : je parie qu’ils vont me référencer n’importe comment et que je vais me retrouver au milieu des appareils ménagers pour faire du pain et tout.

Cyril. – Ah oui !

Céline. – Et c’est exactement ce qui s’est passé !

Cyril. – Si tu cherches pétrin sur Amazon, avant de trouver ton roman…

Céline. – C’est très drôle ! Mais tu ris jaune quand même, parce que tu te dis : mince, comment faire pour être référencé dans des romans et pas dans des ustensiles et des appareils ménagers ? Parce que donc à ce moment-là, quand tu tapais « quel pétrin » tu avais d’abord mon roman, et puis tout de suite après tu avais les gros robots, là…

Cyril. – Oui. Des pétrins.

Céline. – Non ! Même pas ! Les trucs que tu… Parce que…

Cyril. – Oui, un gros robot Kenwood, qui aussi… D’accord.

Céline. – Ce genre-là, que je ne possède pas parce qu’alors…

Cyril. – Ah, j’aimerais bien en avoir un, mais il va falloir que je tue mes enfants avant !

Céline. – Donc voilà, quand j’ai vu ça, je me suis dit : quelle horreur ! Et puis, bon, je l’ai acheté, pour vérifier un petit peu que ça correspondait à ce qu’on avait visionné la veille. Et là… Je l’avais déjà annoncé, en fait, sur Facebook. Ça, c’était quand même un peu bête, mais je ne pouvais pas m’imaginer qu’il y aurait une différence. Donc j’avais dit sur Facebook : ça y est, il est en ligne, c’est incroyable… Je ne sais plus ce que j’ai raconté. Du coup, il y a des gens qui l’ont acheté. Et puis moi aussi ! Et là, quand j’ai commencé à feuilleter, j’ai tout de suite vu que tous les alinéas étaient partis dans le décor. Les dialogues : les tirets cadratins commençaient en plein milieu des pages… C’était la honte ! L’horreur. L’humiliation totale. Et je me suis dit : quand je pense qu’il y a des gens qui l’ont acheté, qui vont le lire comme ça… Mais qu’est-ce que je peux faire ? Et là, il y a eu une espèce de travail d’urgence et c’est mon compagnon qui s’est tapé tout le reformatage, parce que de toute façon moi, je n’y entends rien ! C’est-à-dire que maintenant j’ai compris : les alinéas, etc. Mais quand on est prof, en fait, on ne sait pas utiliser un traitement de texte. On en a besoin pour préparer un contrôle ou nos petits cours si on veut les préparer en utilisant…

Cyril. – On travaille toujours avec la métaphore du papier. Enfin, pas la métaphore du papier, mais le papier comme rendu final.

Céline. – Eh oui, c’est ça !

Cyril. – Et on ne s’adapte pas à ce mode de lecture numérique.

Céline. – Non. Et puis surtout, je te dis, moi, quand j’utilisais Word (d’ailleurs, je ne l’ai pas, j’utilise Open Office) c’était pour faire un truc qui prenait une page. Les sauts de page, ça ne m’évoquait rien ! Et donc, c’est Richard, mon compagnon, qui s’est tapé tout le boulot de…

Cyril. – En charrette.

Céline. – Ah oui, mais comme un dingue ! Et ça, c’est un truc que tu ne peux faire que tout seul. Donc j’étais à côté, j’étais navrée, mais… Et puis… Bon, voilà, heureusement qu’il n’a pas deux mains gauches comme moi.

Cyril. – Pour les personnes qui nous écoutent : ne vous fiez pas au rendu de la visionneuse sur KDP, mais re-téléchargez ce que vous donne KDP au format adapté pour voir ce que ça donne sur votre Kindle. Même si ça implique une manipulation ou deux de plus, un peu de prise de tête avec votre câble USB pour brancher votre Kindle sur votre ordinateur (ce que vous n’avez jamais fait de votre vie !) faites-le pour pouvoir le voir sur un vrai Kindle.

Céline. – Oui. Alors il y a quand même des gens qui m’ont aidée dans cette phase-là de délire histérico-maniaco-flippé et flippant. J’ai Aloysius Chabossot, que je remercie infiniment, qui m’a envoyé un logiciel qui nous a bien bien sortis du pétrin. En même temps, je n’arrêtais pas de dire : de toute façon, vu le titre de mon bouquin, je ne vois pas comment je pourrais ne pas m’y retrouver ! Dans le pétrin. Il y a aussi Alex Reeve qui m’a aidée : il m’a donné des conseils de mise en page, etc. Il y a eu une solidarité… Il y a Catherine Lang aussi, qui m’a aidée. Et ça, c’est extrêmement important, parce que tout seul, ou même à deux si on fait le truc en couple, on n’arrive pas à obtenir les conseils avec la rapidité de l’éclair dont on peut bénéficier via Facebook ! C’est-à-dire que j’ai envoyé un message privé à Aloysius et deux minutes après, il m’envoyait un lien vers un logiciel ! Donc ça, ce sont quand même des gens que je remercie infiniment.

Cyril. – D’accord. Mais ça y est, il était publié. Qu’est-ce qui lui est arrivé, à ce roman ? Est-ce qu’il est resté dans les tréfonds du classement Amazon ? Ou est-ce qu’il a fait l’étoile filante ?

Céline. – Je ne savais pas quoi penser. Je me doutais bien que ça n’allait pas… Comment dirais-je ? Être un truc fulgurant. Voilà, ce qui était important, en fait, pour moi, c’était de lui donner une existence, même si elle était numérique. Mais c’était qu’il puisse être lu et je me disais : si je n’ai que dix lecteurs, c’est déjà pas mal. Parce que c’est mieux que de le laisser dans mon disque dur. Donc je ne faisais pas trop de plans sur la comète. Je ne savais pas. Et puis alors, franchement, au risque de passer vraiment pour une débile profonde, je ne savais même pas ce que c’était que le top 100 ! Donc… J’avoue ! Du coup, il est sorti… Enfin, il a été disponible à l’achat le 29, il me semble. C’est marqué le 28 puisque c’est la date à laquelle on a cliqué en pensant que c’était la bonne version. Et puis, quatre jours après, il était dans le top 100.

Cyril. – C’est ce qui s’appelle une… Enfin, ce n’est pas une Saturne 5 parce qu’une Saturne 5 ça va très très très très loin comme fusée, ça va beaucoup plus loin que ça, mais ça va quand même très très vite. Pour avoir vu des lancements de plein d’autres romans, tu es rentrée très vite dans les bonnes ventes. Il y a eu… Les dix premiers lecteurs, tu les as eus le premier jour.

Céline. – Ah oui, absolument ! Oui, complètement. Et puis… Alors, déjà, je ne m’attendais pas à ce que ce soit comme ça. Je n’ai pas un réseau du genre 500 000 amis qui lisent tous sur Kindle. Mes copines, elles sont plutôt profs puisque voilà : on est assez corporatistes. Même dans nos amitiés, ce qui n’est pas forcément bien, d’ailleurs ! Donc tout le monde était en vacances et tout, donc voilà : je ne pouvais pas rameuter un quelconque réseau si j’en avais eu un. J’ai oublié de remercier aussi Azel Bury, qui m’a beaucoup aidée, qui m’aide encore et qui est une fille super. Qui est une autoéditée qui a beaucoup de talent. Et puis j’en remercierai d’autres au fil de notre échange. Mais je ne voulais pas l’oublier parce que dans les débuts, elle a été là aussi. Donc… Je ne sais plus ce qu’on racontait. Le top 100… Oui, alors, donc au bout de quatre jours j’étais dans le top 100 et… Oui, ces premières ventes-là… En fait, très vite, j’ai eu un premier commentaire super et puis… Je ne sais plus quel est le jour, vraiment, de la sortie du livre. On va dire que c’était peut-être un mardi, ou un mercredi… Et le dimanche, j’ai eu un commentaire d’un commentateur top 500. Et je pense que ça, ça a été très important, et je remercie cette personne, qui se reconnaîtra. Je crois que ça fait partie des choses vraiment importantes. Maintenant, j’en ai conscience, alors qu’à l’époque je n’en avais pas conscience. Il y a eu un certain nombre de choses comme ça qui se sont faites et qui se sont mises en place sans que je demande rien, puisque j’ai… Enfin, voilà : moi, je ne demande pas. Ce n’est pas dans ma nature. Et je pense qu’il y a eu une curiosité, qui est née autour de ce roman, de la part des autoédités. Et puis ensuite qui s’est… Il y a eu une espèce d’effet contagion puisque je n’ai pas vendu qu’à des autoédités, sinon ça serait retombé un peu vite.

Cyril. – Oui, ça aurait fait soufflé !

Céline. – Voilà ! Mais oui, il y a eu ce commentaire, là…

Cyril. – Et après, ça a continué à suivre son petit bout de chemin. Amazon, les algorithmes d’Amazon, ont repéré ton roman. Ils ont commencé à le placer à droite et à gauche.

Céline. – Oui, ça fait partie des mystères, certainement que je ne pourrai jamais percer ! Mais il y a aussi Jacques Vandroux qui a fait un partage sur sa page, parce qu’il l’a lu et qu’il a beaucoup aimé, ainsi que son épouse. Ça, je pense que ça m’a aussi donné une espèce de crédibilité, de… Il y a des gens comme ça, qui sont des monuments dans le sens tout à fait positif du terme sur Amazon, et quand ces gens-là disent : « Ce livre-là, il est vraiment bien ! » ils ont un rôle de préconisateur, je pense, auprès de leur public.

Cyril. – Oui, de prescripteur.

Céline. – Et alors, il y a aussi ce fameux concours, dans lequel j’ai inscrit le bouquin en me disant…

Cyril. – Alors, ça marche comment, l’inscription au concours en question ? Puisqu’il est encore valable jusqu’à…

Céline. – Oui. Ben, écoute, c’est très simple : il faut rentrer les mots-clés… Dans les mots-clés… Quand tu choisis tes catégories… Moi, j’ai choisi humour et littérature humoristique, je n’avais pas choisi machine à pain !

Cyril. – Évidemment !

Céline. – Tu rajoutes concours Kindle 2015. Voilà.

Cyril. – D’accord. Et tout de suite il est apparu dans la sélection concours Kindle 2015.

Céline. – En fait, non ! Parce que… Et je pestais un peu d’ailleurs, parce qu’on s’est dépêchés, dépêchés, dépêchés de bosser au mois de juillet pour qu’il sorte dans des délais qui nous semblaient être déjà pas terribles, puisqu’il est sorti fin juillet et que le concours commençait le 1er, mais la mise en avant et la parution des livres qui faisaient partie du concours, elle a été faite après. Elle a été faite autour du… Je ne sais pas, peut-être du 10 août. Enfin, ça ne s’est pas fait… Ce n’était pas là quand je l’ai mis en ligne et donc voilà. Après…

Cyril. – Donc ce merchandising-là, tu n’en as pas vraiment bénéficié, en fait, au début. Tu as bénéficié surtout du travail… Enfin, de la découverte par des gens qui voulaient lire ton roman, et puis ensuite des commentaires.

Céline. – Oui, je pense que ça, ça a été essentiel. Et puis, après, faire partie du concours… Là, je regardais : il y a cinq pages, maintenant, de participants. Il y a des livres qui sont en dernière page ou en avant-dernière page (enfin, qui sont loin, quoi !) et qui ont été mis en ligne le 1er juillet, qui ont zéro commentaire, et je trouve ça dommage et triste parce qu’il y a peut-être de très bons livres là-dedans. Mais bon, voilà. Donc la mise en avant faite par le concours, c’est très difficile de savoir en fait à quel point tel roman en a bénéficié ou pas. Je ne saurais pas le dire, moi. Parce qu’en plus, comme c’est mon premier… Je n’ai pas d’éléments de comparaison possible. Je pense qu’il y a un petit effet booster, mais même s’il n’y avait pas eu le concours, je ne serais pas 45 000e. Mais peut-être que c’est un petit peu présomptueux de ma part, je n’en sais rien. Je ne sais pas ! Je ne sais pas. Quand je fais des ventes, pour moi, ça n’a rien à voir avec le concours. Il y a des trucs qui me surprennent, vraiment quasiment quotidiennement. Quand je regarde mon tableau Excel (parce que j’ai enfin compris comment fonctionnait un tableau Excel ; il était temps !) je vois qu’il y a… Et alors, oui, quand je regarde aussi sur CreateSpace, puisqu’après on s’est attaqués à la version papier… Ça, ce n’est quand même pas drôle non plus ! Ce n’est pas un truc…

Cyril. – Non. L’édition papier, c’est difficile.

Céline. – Oui. Heureusement qu’il y a le livre de Bruno Challard qui nous a aidés. Et puis… Bon, ça, ça a été un peu casse-pieds mais ce n’est pas mal parce que ça permet de toucher une audience… Il y a des gens qui ne lisent pas en numérique, qui ne veulent pas, qui veulent toucher le livre, et j’ai fait huit ventes au Royaume-Uni de bouquins papier et je me dis…

Cyril. – Non, en fait, ce ne sont pas des ventes au Royaume-Uni du bouquin papier. C’est rentré comme des ventes au Royaume-Uni, mais c’est le dialogue entre CreateSpace au Royaume-Uni (parce que CreateSpace est au Royaume-Uni) et Amazon France qui passe par un canal particulier et ils l’enregistrent comme une vente au Royaume-Uni.

Céline. – Mais pourtant, sur CreateSpace, je vois bien qu’il y a aussi des ventes en France.

Cyril. – Oui, mais il y a… C’est une des aberrations informatiques de… Parce que moi, ça fait longtemps que j’ai des bouquins sur CreateSpace, et tu les… Enfin, ce n’est pas possible que ces livres-là se vendent au Royaume-Uni : ils sont en français, ils sont… Enfin…

Céline. – Oui, voilà ! Après, je me disais…

Cyril. – J’ai plus de ventes au Royaume-Uni qu’en France ! Pour ces bouquins. Ce n’est pas logique.

Céline. – Non. OK. Ça répond à une question que je me posais. Je me disais : qui sont ces gens ? C’est quand même assez étrange. Enfin, même…

Cyril. – Non, je te dis, c’est vraiment une aberration informatique, une erreur du canal de distribution ou un truc comme ça. Ou ils ne savent pas d’où ça vient et ils le rentrent par défaut dans la catégorie Royaume-Uni.

Céline. – D’accord. Enfin, bref.

Cyril. – Enfin, bref, voilà. Donc vous avez passé pas mal de temps… Tu parlais d’Excel, là, donc ça veut dire qu’en fait, depuis début août tu passes un petit peu ton temps… C’est la maladie de pas mal de gens ! Tu passes un petit peu ton temps à regarder les classements.

Céline. – Non, je ne suis pas… Alors, en fait, c’est-à-dire que c’est un peu le piège. Quand tu vas sur ton compte KDP, que tu vois ta courbe de ventes et tout… La mienne, elle ressemble quand même à la courbe de température d’un grand malade, qui un jour est très fiévreux et le lendemain la température est normale. C’est un peu addictif. C’est-à-dire que tu regardes. Mais je ne regarde pas toutes les heures non plus. Mais je regarde plusieurs fois par jour, absolument ! Et puis maintenant que je sais non seulement générer le rapport Excel, mais également l’utiliser à bon escient… Parce que pendant un certain temps, je les regardais en me disant : comment je fais pour savoir le total des ventes, là ? Heureusement qu’il n’y a pas que moi et qu’il y a un deuxième cerveau à la maison ! Donc oui, je regarde ça avec beaucoup d’intérêt, parce que ça permet aussi de voir les ventes en dehors de France. Les pages lues, aussi, en dehors de France. Et ça, c’est assez… Il y a un côté marrant ! C’est-à-dire que depuis quelques jours j’ai fait deux ventes en Italie. Au Canada, j’en ai fait pas mal. Enfin, pas mal… Plusieurs. En Allemagne. Évidemment au Royaume-Uni. Je ne parle pas du papier, je parle des e-books, et des pages lues aussi. Donc c’est marrant… En Australie, aussi ! C’est marrant de voir un petit peu où sont… Enfin, c’est marrant et c’est… Je ne sais pas comment dire. Évidemment, quand on écrit, on a envie d’être lu. Le côté extraordinaire d’Amazon, c’est qu’au début tu penses que tu vas être lu par douze personnes. Ensuite, tu t’aperçois que tu es lu par plus que ça, mais ce sont des gens qui sont en France. Et puis quand tu commences à te dire : mais il y a un mec en ce moment qui est en train de lire mon livre au Canada… Parce que je vois les pages lues et selon mes calculs, ça y est, il a fini !

Cyril. – Alors, le lecteur canadien qui a pris le livre sur Kindle Unlimited est repéré !

Céline. – Voilà. Il a fini le livre ! Alors je ne sais pas qui c’est, mais je le remercie parce qu’il est arrivé jusqu’au bout. Youpi ! Et j’ai aussi fait une vente (ce ne sont pas des pages lues, c’est une vente) en Australie… C’est très… Il y a un côté assez galvanisant, de se dire : il y a des gens aux quatre coins du monde, quand même, qui lisent mon livre ! Même s’il n’y en a qu’un au Canada et qu’un en Australie, ça a un côté irréel presque ! Parce que ça n’arrive pas dans l’édition traditionnelle !

Cyril. – Ah non !

Céline. – Si par bonheur, tu décroches un contrat…

Cyril. – Oui, c’est des mois plus tard…

Céline. – Voilà. Il faut que tu en aies vendu des camions avant qu’on te propose une traduction en anglais.

Cyril. – Oui, puis ce sera un autre éditeur, il te filera les relevés six mois plus tard ou un an plus tard…

Céline. – Voilà. Donc c’est très marrant. C’est pour ça aussi que je le regarde, le rapport. Je regarde plus souvent le rapport que les courbes, parce que ça me fait rire et… Par exemple, ce matin, je me disais : qu’est-ce qu’ils font, les Espagnols ? Il n’y en a pas encore un seul qui a acheté mon bouquin !

Cyril. – En Espagne, il suffit d’un seul Espagnol qui achète ton bouquin et tous les autres Espagnols le liront gratuitement. Non, je rigole !

Céline. – Ah bon…

Cyril. – Non, non. Il y a eu des rumeurs de problèmes de piratage intensif en Espagne, mais on n’en parle plus. Bon, on va arrêter un petit peu de parler de KDP et tout ça ; on va retourner plutôt sur ton roman et sur la genèse et les difficultés d’écriture. Parce que c’est un roman que tu avais dans un tiroir depuis très longtemps.

Céline. – Oui. La toute première version, elle a quand même dix ans. Alors, ça, je le raconte sur mon blog de façon un peu rigolote et tout, mais ça n’a pas été que de la joie. Il y a eu aussi beaucoup de larmes. Donc j’ai écrit un premier roman, comme ça, en revenant d’un voyage dans le Cotentin, que j’ai trouvé tout à fait ravissant ! C’est une très belle région. Mais voilà, il y a eu un… Je ne sais pas, ça a fait un déclic dans ma tête, donc j’ai écrit ce truc. Je ne sais pas, j’ai dû mettre six mois à l’écrire. Parce qu’en travaillant à plein temps, ce n’est quand même pas si évident. Et puis après… J’étais très naïve, je pense. Et puis, il y a dix ans, il n’y avait pas Amazon. Il n’y avait pas les Kindle, etc. Donc je me vois très bien encore, avec mes bouquins reliés, mes versions lourdes dans mon caddy de courses, allant à la poste. Donc j’ai envoyé à dix éditeurs. Je ne sais plus lesquels, mais j’ai gardé les lettres de refus, parce que… Voilà.

Cyril. – Oui. Il faut les afficher et les prendre et se dire : un jour… Enfin, si on cherche de l’édition papier avec un éditeur normal, il faut collectionner ses lettres de refus pour pouvoir enfin coller à côté les lettres…

Céline. – Enfin, moi, je les ai gardées, en tout cas, mais je ne sais plus trop qui m’a dit quoi. De toute façon, ils répondent tous la même chose : « Ça ne correspond pas à notre ligne éditoriale ». Mais ce qui était un petit peu hilarant, c’est que quand je récupérais le bouquin trois mois ou six mois après, je l’ouvrais et puis… Tu sais, quand tu le fais relier, il y a plein de petits morceaux de papier dus à la reliure qui sont là. Et normalement, si tu l’ouvres et que tu le lis, tu les balayes d’un revers de la main pour t’en débarrasser. Et ils étaient là ! C’est-à-dire qu’ils n’avaient même pas ouvert la première page ou la deuxième page. Et je me suis dit : ouah ! J’ai vraiment été très naïve. Tant pis ! Et puis, par une espèce de hasard, je trouve un éditeur à ce moment-là, un jeune qui vient de créer sa maison d’édition, qui a un coup de cœur pour le bouquin, qui à l’époque ne s’appelle pas comme ça. Alors, il y a la même unité de lieu, il y a les mêmes personnages. Ils ne font pas exactement les mêmes choses, mais l’idée est là. Et je signe un contrat avec lui. Et puis ça avance bien, on se voit plusieurs fois… Il me demande de retoucher deux ou trois bricoles, mais alors vraiment trois fois rien : ce n’est pas le mec qui me casse les pieds avec le contenu. Ni la forme, ni le fond ! Et puis on fait la couverture… Enfin, ça avance ! Et peut-être une semaine avant de signer le bon à tirer, il fait le mort. Et pendant un an, on a dû avoir trois échanges de mails très laconiques et au bout d’un an il m’a proposé de me rendre mes droits parce que finalement il ne voulait plus le publier. Je n’ai jamais su pourquoi ! C’est complètement bizarre et je lui en ai énormément voulu. D’ailleurs, s’il m’entend, je lui souhaite le pire, parce que je trouve ça dégueulasse. C’est-à-dire que tu peux dire non à quelqu’un au bout d’un moment, mais tu lui expliques pourquoi. Donc voilà, ça, ça m’a vraiment refroidie. Et puis je me suis dit : écoute, Céline, tu es prof d’anglais, tu es prof d’anglais, tu n’es pas à la rue, tant pis ! Remise un peu tes velléités d’écriture et passe à autre chose. Et puis j’ai fait un rêve. Ça, c’est ce que je raconte dans la genèse sur le blog. Et ce rêve, en fait (enfin, je l’ai interprété comme tel), il me disait de transformer mon livre en scénario. Et je me suis réveillée, j’étais comme une toupie. Je me suis dit : mais oui ! Il y a plein de gens dans mes amis qui l’ont lu et qui m’ont dit : « C’est super, je le verrais bien en série ! » et tout. « Ça ferait vraiment une bonne série télé ; c’est marrant ! » Sauf qu’on ne sait pas écrire un scénario tant qu’on n’a pas suivi des cours d’écriture scénaristique. Donc c’est ce que j’ai fait. J’ai fait un stage d’une semaine, ce qui est vraiment trop peu, mais ça m’a permis de comprendre que je ne pouvais pas le faire toute seule. D’où ma recherche d’un script doctor, que j’ai trouvé assez vite puisque j’ai pris le gars qui habitait le moins loin de chez moi. Ce n’est pas facile, d’avoir des critères. Il y a celui qui réagit le premier ; il y a aussi ce qu’il te répond dans son mail… S’il y a trois fautes par phrase, je laisse tomber. Donc voilà. Et pendant presque un an, je l’ai vu une fois par mois et ça ne donnait rien. Il n’arrêtait pas de me harceler avec l’enjeu dramatique et tous les mois j’arrivais avec un nouveau truc en me disant : j’ai trouvé ! Et à chaque fois, il me disait : « Non, ça ne va pas ». Au bout d’un moment, j’en ai eu marre et je me suis dit : bon, il y a un problème de personne, peut-être. Parce que j’en avais assez ! Je veux bien qu’on critique… Enfin, qu’on critique entre guillemets ! Qu’on me recadre, etc. Enfin, quand c’est trop systématique… Et j’en ai trouvé un autre, Jean-Philippe Agnese, à qui je rends un hommage appuyé sur mon site et régulièrement sur ma page Facebook. Et lui, je l’ai vu quatre fois, je crois. Peut-être cinq. En l’espace de deux mois. Et il m’a tout de suite fixé un objectif très clair. Il m’a dit : « Écoute, Céline, tu as beaucoup trop de personnages ; il faut en enlever ». Et puis : « C’est bien de voir grand, mais là, tu vois peut-être trop grand. C’est-à-dire que c’est bien, l’idée de la série, mais contente-toi d’une première saison » ! Et en fait, pour me cadrer vraiment, il m’a donné un objectif qui était un concours, organisé par… Je crois que ça s’appelle La Parisienne d’Images. C’est une boîte qui bosse pour Canal+. Et donc voilà, il y avait un cahier des charges à suivre. Et là, en fait, moi qui n’aime pas trop les carcans, ça m’a quand même obligée à beaucoup recentrer un certain nombre de choses. Zigouiller des personnages. Et puis, je crois que c’était lors de notre troisième rencontre (donc ça s’est fait très vite), en discutant avec lui comme ça, un peu à bâtons rompus, pof, il m’a dit quatre mots magiques, que je ne vais pas te dire ici parce qu’ils sont dans le premier chapitre du roman. Et je me souviens très très bien, j’ai pris le métro après pour rentrer chez moi, parce qu’à l’époque j’habitais en région parisienne, et je me suis dit : mais c’est génial ! Parce qu’il va se passer ça, ça, ça, ça… Et en un trajet de métro, j’avais une histoire qui était là. Et là, c’était vraiment magique. Du coup, j’ai repris le synopsis, puisque j’étais toujours dans l’optique d’écrire un synopsis pour ce fameux concours ! Je l’ai réécrit, et puis Jean-Philippe m’a dit qu’il était vraiment super bien. Puis je l’ai envoyé à La Parisienne d’Images, et alors eux… Ils ne m’ont même pas répondu ! C’est simple. C’est-à-dire que les éditeurs, ils ne sont pas spécialement sympas, mais au moins ils répondent. Mais alors, les boîtes de prod, ils ne répondent même pas. Bon. Après, je l’ai envoyé à deux autres boîtes de prod, quand j’ai compris que je n’avais pas gagné le concours puisqu’il était terminé et qu’on ne m’avait pas passé un coup de fil magique. Je n’ai pas eu de réponse non plus ! Donc je me suis dit : bon… OK, j’arrête. Là, je dis stop, ça suffit. J’ai dépensé énormément d’énergie, de temps, et même d’argent, parce qu’un script doctor, tu le payes, quand même. Même si ce n’est pas une fortune, c’est quand même de l’argent. Et je me suis dit : voilà, tu arrêtes. Sauf qu’à un moment donné, je ne sais pas combien de temps après, ça m’a repris et je me suis dit : maintenant que je l’ai, mon enjeu dramatique, je peux peut-être réécrire le roman. Et c’est ce que j’ai fait et je n’ai pas du tout repris le premier. C’est-à-dire que je n’ai pas essayé de faire des copier-coller de certains passages, etc. J’ai suivi mon synopsis, qui devait faire deux pages. Ça ne doit pas être long, un synopsis. Et là, je l’ai écrit en trois mois. En rentrant du lycée. À l’époque, j’étais dans un lycée. Et c’était frénétique et complètement jubilatoire et jouissif. C’était merveilleux. C’était comme quand j’ai écrit le premier, c’est-à-dire que j’étais complètement avec mes personnages. Quand je surveillais des contrôles, j’avais des idées soudain, donc je prenais un brouillon et j’écrivais des trucs et j’étais morte de rire. Les élèves me regardaient, ils devaient se dire : « Elle est vraiment tarée, celle-là ! » mais bon…

Cyril. – Comme toutes les profs !

Céline. – Voilà ! Surtout les profs d’anglais.

Cyril. – Surtout les profs d’anglais, j’allais le dire !

Céline. – Voilà. On est un peu les plus attaquées ! Mais bon… Donc ça s’est passé comme ça et puis après, je l’ai envoyé à deux éditeurs. Un premier qui m’avait fait une réponse super sympa quand je lui avais envoyé ma première version. Et je ne lui ai même pas envoyé, je suis allée sur place lui déposer ! Et j’avais la lettre signée du lecteur et je voulais donc voir un certain Alain quelque chose. Et je suis arrivée chez eux et on m’a dit : « Oh, là, là, ça fait longtemps qu’il ne travaille plus ici, mais bon, laissez-nous votre manuscrit », etc. Et je me suis dit : comme ils ont beaucoup aimé le premier… Puisqu’ils m’avaient fait une lettre très personnalisée, en me disant : tout ça, c’est bien ; il y a quelques longueurs… J’ai peut-être été bête à l’époque parce que finalement, maintenant, on m’enverrait une lettre comme ça, je déboulerais directement chez l’éditeur en lui disant : OK, il y a des longueurs, on va les couper et puis c’est bon ! Mais j’étais trop timide ou je ne sais pas quoi, je ne l’ai pas fait. Donc je leur ai apporté mon deuxième manuscrit, qui était franchement vraiment mieux puisque j’avais cet enjeu dramatique, etc. Et puis j’avais quand même pris un peu de bouteille, je pense, au niveau du style aussi. Même si je n’avais rien écrit entre les deux. Et là, par contre, ils m’ont envoyé une sale réponse. Mais vraiment… Mais la pire que tu puisses imaginer ! Et c’est le livre qui est sur Amazon en ce moment, à peu de choses près. Parce que j’ai remodifié des trucs pour m’adapter un peu aux circonstances politiques, puisque parfois j’inventais des choses et puis finalement, six mois après, en regardant la télé, je m’apercevais que… Ah, ben, mince ! En fait, ça vient de se produire ! Donc j’ai imaginé une chose complètement extravagante, qui finalement existe. Donc il faut que j’invente un truc encore plus dingue ! Puisque la réalité rattrape ma fiction. Et donc cette lettre-là, je l’ai toujours en travers de la gorge. Elle n’était vraiment pas sympa. Pas argumentée, en plus. Enfin bon, bref ! Et puis j’ai eu une réponse de Gallimard très sympa, qui m’ont dit que c’était très bien, mais que ça ne correspondait pas à la blanche.

Cyril. – À la ligne éditoriale et surtout pas celle de la blanche.

Céline. – Oui. Mais ils l’ont lu, au moins. Donc ça, c’était quand même mieux que la première expérience, où ils ne l’avaient même pas lu. Et curieusement, j’en suis restée là. Je me suis dit : j’en ai marre, je ne vais pas recommencer à l’envoyer à je ne sais pas combien d’éditeurs… Et puis j’ai laissé ça dormir pendant peut-être deux ans et mon compagnon m’a montré un reportage qui est passé sur Arte il y a quelques années, qui parlait d’Amazon, de l’autoédition, et je me souviens du roman Les gens heureux lisent et boivent du café. Je ne l’ai pas lu, j’avoue ! Mais de cette espèce de succès énorme qu’a rencontré son auteur. Et il m’a dit : « Voilà ! Regarde ! Pourquoi ça ne t’arriverait pas à toi ou en tout cas pourquoi est-ce que tu ne le mettrais pas sur Amazon ? Ça va te coûter rien et puis c’est mieux que de le laisser dans ton disque dur. » Et j’étais plutôt réticente. Je ne sais même pas pourquoi. Et j’ai bien mis deux ans avant de prendre la décision. Mais je ne lisais absolument pas ! Enfin, je ne m’intéressais pas à Amazon, sauf pour acheter je ne sais pas quoi, mais des trucs qui n’avaient rien à voir avec les romans. Parce que pour moi acheter un roman, c’était aller dans une librairie. Je n’avais pas de liseuse, je n’en ai une que depuis un an. Et même quand j’ai eu ma liseuse, je ne m’intéressais pas aux auteurs indépendants. Pas par désintérêt ni par mépris, mais simplement par ignorance. Et puis j’avais d’autres trucs à régler dans ma vie avant de me pencher là-dessus ! Donc voilà. Et puis c’est le concours, quand même, qui m’a mis un coup de pied aux fesses.

Cyril. – Oui. Le fait d’avoir fait ce travail sur la scénarisation, trouver un enjeu dramatique, ce que tu disais au tout début : travailler sur la transformation des personnages pendant le roman, c’est quelque chose qui est arrivé dans la deuxième version, que tu n’avais pas dans la première ?

Céline. – Ils se transformaient déjà dans la première, parce que pour moi un personnage, il est voué à évoluer, comme n’importe quel humain de la vraie vie, donc ce n’est pas quelque chose de statique, un personnage. En revanche, ce que m’a apporté ce stage d’écriture scénaristique et puis la rédaction du synopsis, c’est plutôt des techniques… Pas narratives, mais comment dirais-je ? Une espèce de découpage, de rythme, qui certainement manquait à la première version. Alors, bien sûr, il y a l’enjeu dramatique. Alors, maintenant, pour moi, c’est l’incontournable absolu. C’est-à-dire que ça semble évident, mais ça ne l’était pas quand j’ai écrit la toute première mouture du roman : il faut qu’il y ait un enjeu dramatique, je pense, pour simplement tenir ton lecteur en haleine. Et pas seulement quand tu écris un polar ! Tu vois ce que je veux dire ? Parce qu’il y a différentes catégories de… Et quand tu es dans la catégorie humour, je pense que même là il faut qu’il y ait un enjeu dramatique, parce qu’on peut s’ennuyer, même en lisant un livre. Alors, après, si c’est très bien écrit, etc. pas trop long et que c’est drôle, ça passe. Mais c’est quand même beaucoup de travail…

Cyril. – Et puis un enjeu dramatique, en plus, que tu as décliné dans des cliffhangers, sur des chapitres…

Céline. – Oui, ça, ça vient vraiment du scénario et de l’écriture scénaristique. Je ne l’ai pas fait à la fin de chaque chapitre, parce que ça ne me venait pas et puis, de toute façon, ce n’est pas bien de faire quelque chose de systématique, mais c’est super important, je pense. C’est comme quand tu regardes une série à la télé : en général, il y a un épisode, il se termine sur un truc et tu te dis : m… ! Je veux savoir ce qui… D’ailleurs, je regarde beaucoup de séries américaines. J’attends toujours qu’elles soient terminées pour les commencer.

Cyril. – Oui, parce que sinon, c’est insupportable !

Céline. – Voilà. On n’a pas envie d’attendre une semaine.

Cyril. – Non, c’est trop dur d’attendre une semaine ! Tu as déjà parlé un petit peu de ta démarche marketing, qui n’est absolument pas une démarche marketing, mais qui est en fait vraiment, je dirais, de travailler dans la collaboration, la coopétition, c’est-à-dire que tu travailles avec d’autres auteurs autoédités. Comme ça, au goutte-à-goutte. Tu profites de l’expérience de tout le monde. Et tu partages la tienne.

Céline. – Ah oui, absolument ! Moi, je suis contente qu’on puisse échanger, parce que j’espère que ce que je dis va servir à d’autres. Je pense que la première chose à faire, et ça ne me venait pas spontanément, c’est via Facebook, de s’inscrire tout simplement dans des groupes d’auteurs autoédités. Et c’est là qu’on va faire des rencontres. Pour moi, ça ne s’est pas passé comme ça. Alors, si je me souviens bien, parce que ce n’est quand même pas très vieux, j’avais bien repéré celui qui était déjà à l’époque numéro un des ventes en humour, c’est-à-dire Aloysius. Et j’avais vu son blog. Je n’avais pas lu son roman, mais j’avais regardé son blog, et j’étais mais… Complètement béate d’admiration devant son style, que je trouvais merveilleux. Et je lui ai envoyé un petit mail comme ça via son blog, mais tu sais, c’est comme si j’écrivais à… Mais je ne sais pas ! À…

Cyril. – Michel Houellebecq.

Céline. – Par exemple ! Je me disais : le gars, il ne va jamais me répondre ! Il va se dire : « C’est qui, cette illuminée ? » et tout. Et il m’a répondu. Le lendemain matin, j’avais une réponse ! Et c’est vraiment comme si Michel Houellebecq ou David Lodge m’écrivait ! Enfin, des gens que j’admire énormément. Et j’étais un petit peu surprise. Enfin, surprise… Heureuse ! Et c’est là que sur Facebook, c’est devenu mon premier ami autoédité. Et donc, quand on est devenus amis, j’ai vu qu’il y avait des groupes qui existaient, et de fil en aiguille, ça s’est passé comme ça. Et j’ai lié des amitiés avec d’autres autoédités. Plein. Il y en a que j’ai nommés, déjà. Et d’autres. Alors, je ne vais pas faire une liste, parce que ce serait trop long et ceux que je n’ai pas mentionnés, je les prie de m’excuser, mais ils sont là. Et ils ont tous joué un rôle à leur façon. Et on rigole aussi beaucoup ! On rigole aussi beaucoup… C’est quand même… Parce que quand on est auteur, on est seul.

Cyril. – On est tout seul ! Et quand on est autoédité indépendant, on se sent encore plus seul !

Céline. – Oui. Je pense. Enfin, en même temps, je ne sais pas ce que c’est que d’avoir un éditeur et c’est peut-être très pénible. Mais c’est très bien de pouvoir aller sur Facebook et de… Et puis de voir aussi qu’on partage pas seulement des lectures et des coups de cœur pour des auteurs, qu’ils soient autoédités ou non, mais aussi… Ça va plus loin ! Moi, sur ma page, je mets de tout. Il y a des articles politiques, il y a des trucs sur l’éducation nationale… Bon, bref, je n’essaie pas d’en faire une page auteur. C’est vraiment une page… C’est un peu à mon image et à l’image de mon bureau. C’est-à-dire que c’est le bazar ! Mais bon, c’est comme ça.

Cyril. – Bon, je vais essayer de conclure, parce que ça fait longtemps qu’on parle. Et il y a plein d’autres choses dont on pourrait parler, mais je pense que les gens vont nous lâcher ! Et je vais t’embêter un petit peu. Donc je suis un chieur et on a échangé par messages privés justement sur Facebook, la semaine dernière, et ce qui est important et la question sur laquelle je vais revenir et je vais t’embêter là-dessus, ça va être : où en es-tu et quand sort le tome 2 ?

Céline. – Alors, je ne l’ai pas commencé ! Sauf qu’il est dans ma tête, bien sûr, et que j’ai des idées… Mais je suis un petit peu embêtée parce que j’ai aussi eu une idée il n’y a pas longtemps d’un autre roman qui n’a rien à voir. Mais cette idée-là, je la relègue et je la garde pour beaucoup plus tard. Qui sera toujours un roman dans la catégorie humour parce que je ne me vois pas écrire autre chose. En tout cas, pas maintenant. Alors, le tome 2, c’est une question que je me pose moi aussi. C’est-à-dire que d’abord, je ne veux pas le faire dans la précipitation et proposer aux lecteurs qui m’ont déjà fait confiance (et il y en a pas mal) un truc qui soit moyen, voire carrément décevant pour eux. Donc il me semble que si je prends six mois pour l’écrire, c’est vraiment un minimum. Vraiment un minimum. C’est-à-dire que je vais réfléchir à l’histoire pendant peut-être un mois, pour quand même finir par prendre des notes, parce que voilà : il faut en passer par là… Et puis après, combien de temps est-ce que je vais mettre pour l’écrire, je ne sais pas ! Mais je pense que si je me donne six mois, ce n’est pas mal. En même temps, je n’aime pas me donner de dead line parce que je trouve ça assez stressant et je me dis : si c’est sept mois, c’est sept mois !

Cyril. – Tu as vu, ça a bien marché pour la publication elle-même, cette question de la dead line.

Céline. – Oui. Enfin, ça a été beaucoup de stress ! Attends, je ne veux pas revivre le mois de juillet. Non, non !

Cyril. – Bon, d’accord. Mais au moins… À un moment, se fixer une dead line quand on en approche. Histoire de…

Céline. – À un moment j’ai pensé attendre le mois d’octobre 2016.

Cyril. – Octobre 2016 !?

Céline. – Voilà, je crois que c’est toi qui m’as dit : « C’est trop long, trop loin », etc. Mais ça va dépendre… Non, ça ne va pas dépendre de comment entre guillemets marche le Pétrin, là, dans les mois qui vont venir. Parce que, de toute façon, je ne vais pas… Comment dirais-je ? J’ai vraiment un problème avec les contraintes ! Plus on m’en impose, plus je vais avoir tendance à ne vouloir rien faire et donc… Je sais qu’à un moment donné, spontanément, je vais me remettre au travail et que ça va peut-être aller très vite à partir de ce moment-là. Mais j’ai aussi envie que le tome 1 vive sa vie et je ne sais pas quel est son avenir. Est-ce que ça va être un pétard mouillé ou… Je n’en sais rien ! Donc on verra bien aussi ça. Mais même si ça devait s’arrêter demain, je ferais le tome 2 pour les centaines de personnes qui ont déjà lu le tome 1.

Cyril. – D’accord. Bon.

Céline. – Parce que finalement c’est déjà pas mal.

Cyril. – Oui, c’est bien. Merci. Où est-ce qu’on peut te retrouver, sur Internet et ailleurs ? Enfin, surtout sur Internet !

Céline. – Alors, sur Internet, il y a une page Facebook qui est dédiée au Pétrin, qui s’appelle Quel Pétrin, donc on peut la trouver, je pense, en tapant « quel pétrin » sur Google. Je n’ai pas essayé moi-même, mais bon j’espère qu’il est référencé ! De toute façon, je le note. Sur la page Amazon, c’est noté. On peut me contacter… Il y a une adresse mail que j’ai mise, que je consulte régulièrement…

Cyril. – Si on tape « quel pétrin » dans Google, on tombe forcément sur des robots pétrins.

Céline. – Oui, c’est ça, donc ce n’est pas moi ! Enfin, j’ai mis la vraie photo sur Amazon, je n’ai pas une tête de robot. Mais… Comment on peut me retrouver ? Voilà : via la page Quel Pétrin. Je n’ai pas de compte Twitter.

Cyril. – Je mettrai des liens vers tes différentes… Tu n’as pas de compte Twitter ?

Céline. – Non, je ne sais pas du tout comment ça marche. Je ne suis pas…

Cyril. – Tu n’es pas obligée d’avoir un compte Twitter si tu ne sais pas comment ça marche et que tu n’as pas envie de…

Céline. – Voilà. Pour moi, c’est une nouvelle contrainte. On peut me retrouver aussi sur le site du roman, qui est une espèce de… Il y a plein de choses là-dedans ! Qui est comme une espèce de… C’est comme l’entrée quand on va au restaurant. Tu vois ? Ce n’est pas un incontournable ; on peut lire le roman sans regarder le site. Alors, c’est aussi un travail d’équipe, puisque c’est le fils de mon compagnon qui me l’a fait, parce que moi, je savais ce que je voulais, mais bon, voilà. Wix me semblait quand même très compliqué ! Et donc on peut me retrouver là. Il y a cette adresse mail que je regarde de temps en temps et puis c’est tout.

Cyril. – D’accord. Eh bien, écoute, Céline, merci beaucoup d’avoir partagé ton expérience, à la fois d’écriture et de publication.

Céline. – C’est moi qui te remercie beaucoup.

Cyril. – Et j’espère qu’on parlera bientôt du tome 2, parce que moi, j’aimerais bien lire le tome 2 ! Allez, au revoir !

Céline. – Au revoir.