Audible Romance permet enfin aux auteurs de sortir du programme
En novembre 2017, Audible a lancé un nouveau système de souscription aux États-Unis (limité pour le moment sur ce territoire), afin de permettre à leurs clients amateurs de romance (stop ! je mets les lectrices au féminin, c’est la fin du masculin hégémonique)… afin de permettre à leurs lectrices de romance d’écouter autant de livres audio qu’elles voulaient par mois, en échange d’un montant fixe d’abonnement.
Le premier mois est gratuit, et l’abonnement est à 14,95$ par mois (moins cher pour els personnes déjà abonnées à Audible ou pour les abonnés Kindle Unlimited : 6,95 $ !) Et avec ce montant, vous pouvez écouter autant de romances que vous voulez parmi une sélection de titres généreuse d’environ 10 000 titres.
Bref, Kindle Unlimited pour la romance en livre audio.
Mais le responsable de ce projet a dû faire un séjour trop long en Oregon (comme tout le monde le sait grâce au mariage de Harry et Megan, l’Oregon est le paradis de l’herbe), ou simplement il ne sait pas faire des additions.
Les premiers résultats étaient tombés il y a quelques semaines, et la rémunération pour les auteurs et éditeurs qui participaient à ce programme n’étaient juste pas au rendez-vous. Genre, 0.0009556 $ par minute écoutée. Pour vous donner une idée, cela fait une rémunération de 17 cents pour un livre audio de 3 heures.
Ce programme avait aussi pour effet annexe de faire baisser considérablement voire d’anéantir complètement les ventes “à la carte” ou même sur abonnement. Évidemment ! les auditeurs ne sont pas des imbéciles, et il vaut mieux avoir autant de livres audio qu’on veut dans le genre pour 14,95$ (et encore, gratuit le premier mois !) que de payer un livre audio.
Rapidement, certains avaient choisi de ne pas continuer cette mauvaise expérience. Mais… ils étaient engagés dans le programme pour une période déterminée, et il était difficile d’en sortir.
Une correction vient d’être apportée, permettant aux auteurs qui le désirent de sortir de ce programme prématurément (mais ils ne pourront pas y revenir pendant 12 mois). Ce n’est pas immédiat, il faut plusieurs jours pour faire désinscrire son livre, mais c’est enfin possible.
Bref, ça sent le sapin pour ce programme qui ne permet pas aux auteurs ou aux éditeurs de tirer des revenus suffisants, et les audiolectrices de romance sont un peu trop vorace pour le programme. On avait constaté le même type d’effet aux débuts de Kindle Unlimited, et des services de souscription de lecture numérique avaient fermé des offres similaires après des déboires financiers (Oyster par exemple).
Mais comment apporter un plus aux lectrices de romance et leur proposer une offre qui soit compatible avec leurs désirs de lecture tout en étant économique, dans un monde où tout est de plus en plus disponible en abonnement au forfait (Netflix, forfaits téléphone, bientôt forfaits SNCF ?)
La solution la plus responsable économiquement aujourd’hui me semble être du côté de Kobo avec son abonnement et ses upsells (1+3 livres audios à 9,95€ chacun chaque mois). Reste que même avec cette formule, c’est toute la chaîne des créateurs de contenus qui se retrouve à baisser sa culotte et à accepter des revenus moins importants.
Alors que les États généraux du livre ont constaté la précarité des auteurs professionnels, le dédain avec lequel les pouvoirs publics, les éditeurs et les organismes sociaux les traitent, on ne pouvait s’attendre à mieux de la part de ceux qui assurent la dernière maille de la chaîne entre l’auteur et le lecteur, la vente.