Episode 21 : Auto-édition sur la riviera
Le podcast pour publier sur Kindle iBooks et Kobo
Va falloir que je me mette à interviewer à nouveaux des hommes, sinon, on va me taxer de préférer un genre. Mais ce n’est pas pour tout de suite… car cette semaine je retrouve Sandra Nelson et sa comédie policière chick-lit pour un entretien.
On parle de comment elle s’est organisée avec son organisme régional du livre pour avoir une formation à l’autoédition, du partage des revenus entre son activité d’auteur jeunesse et celle de journaliste, de ce qui est important pour attirer l’attention du visiteur Amazon, de la rémunération des auteurs jeunesse, des éditeurs papiers qui font leur course chez les autoédités…
Bref, comme d’habitude, je commence la conversation avec un plan précis et la personne m’emmène sur des sujets que je n’avais pas prévu mais qui n’en sont pas moins très intéressants pour vous (je rigole, je ne me laisse jamais mener par le bout du nez par de jolies jeunes femmes).
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Si l’écoute de l’entretien vous donne envie de lire le roman de Sandra, vous le trouverez sur Amazon Kindle. Sinon, allez quand même le lire — à 0,99€ ce sera mieux que de lire un café et plus drôle.
Vous pouvez aussi la retrouver sur son site web.
Et… place à transcription de cet entretien
Cyril. – Bonjour ! Aujourd’hui, je reçois Sandra Nelson, qui n’est pas allée chez le coiffeur, donc vous ne la verrez pas en vidéo. Bonjour Sandra.
Sandra. – Bonjour !
Cyril. – Sandra Nelson est une auteure qui a écrit déjà un nombre important de livres. Pour beaucoup en jeunesse, publiés chez Flammarion. Et qui a écrit aussi deux romans, dont un qu’elle vient de sortir, enfin, en autoédition. Il était temps d’arriver en autoédition, Sandra, non ?
Sandra. – Le chemin a été long, effectivement. C’est sur les conseils d’une amie éditrice qui travaille dans l’édition traditionnelle. Sinon, je n’y serais pas venue naturellement. J’aurais suivi le parcours du combattant, j’aurais envoyé mon roman à des tas d’éditeurs, j’aurais obtenu sans doute des réponses défavorables… et dans le cas où j’en aurais obtenu une favorable, j’aurais cédé mes droits pour pas grand-chose et j’aurais vendu 700 livres… C’est une expérience très grisante pour le moment, même si c’est assez récent puisque j’ai mis mon livre en ligne début juillet. Donc je n’ai pas encore un gros recul. Mais tout de suite, ça a été une très belle expérience.
Cyril. – Donc toi, tu es beaucoup plus dans l’édition traditionnelle. Comme je disais, tu fais de la littérature jeunesse. Tu es éditée chez Flammarion, je crois. Tu as aussi des livres qui ont été édités chez Eyrolles… Donc pas des petites maisons d’édition qu’on ne connaît pas. Il y a aussi un roman que tu as édité chez Michalon.
Sandra. – Oui, c’est ça.
Cyril. – Tu en es à combien de livres ?
Sandra. – En jeunesse, à peu près vingt-cinq, avec des albums pour les plus petits jusqu’au romans préado. C’est très sectorisé, en jeunesse. La seule tranche d’âge que je n’ai pas explorée est l’ado, donc j’espère écrire un livre pour eux très bientôt. Ensuite, pour les adultes, j’ai écrit deux fictions et une enquête sur les femmes au pouvoir car mon métier initial est journaliste. J’ai écrit un premier roman vers l’âge de 22 ans. C’était une histoire policière, un peu ésotérique, qui ne devait pas être terrible car je l’ai envoyée à une vingtaine d’éditeurs et je n’ai eu que des refus. Ma première vraie expérience de fiction a donc été un échec. Plus tard, je suis revenue à la fiction par la jeunesse. Avec un texte qui n’a pas été publié non plus. J’étais persuadée d’avoir écrit une histoire géniale sur la différence. En fait, il y avait des milliers de livres sur ce sujet ! Je l’ai envoyée, persuadée que tout le monde allait adorer, à une trentaine d’éditeurs et je n’ai eu que des réponses négatives.
J’étais désespérée ! Je me suis alors dit que je n’écrirais plus jamais. Mais finalement, j’ai continué. Et puis, peu à peu, j’ai eu des réponses positives. Donc c’est un parcours qui s’est construit petit à petit. Maintenant, j’ai de bonnes relations avec les éditeurs jeunesse. Soit je leur propose des textes, soit ils m’en commandent.
Cyril. – Peux tu nous parler de ton premier roman adulte de fiction publié chez Michalon, Une fille, c’est chick ?
Au départ, c’était un blog fictionnel, sur les expériences d’une trentenaire sur la maternité et son impact sur sa carrière. Je me suis prise au jeu et j’en ai fait un roman. Les éditions Michalon l’ont publié mais la diffusion ne s’est pas très bien passée, parce qu’au moment où le livre est sorti, l’éditeur a changé de diffuseur, donc le livre était à peu près introuvable !
Cyril. – Ah, tu as récupéré les droits ?
Sandra. – En fait, c’était en 2009, et à cette époque, il n’y avait pas de clause spécifique sur les droits numériques donc je les ai gardés. Et je vais pouvoir publier ce roman en ligne. Et du coup, profiter de l’expérience que j’ai eue pour mon roman « Ouragan sur la riviera », que j’ai publié en Kindle.
Cyril. –Une question bête et assez terre-à-terre, mais par rapport à ton activité, ce qui te fait vivre, c’est ton travail de journaliste et pas du tout tes livres ?
Sandra. – Ah oui, pas du tout ! Quand j’ai reçu mon premier contrat jeunesse il y a dix ans, j’étais tellement folle de joie que je l’ai à peine lu. J’ai quand même regardé la clause des droits d’auteur et quand j’ai vu 3 %, j’ai vite compris que ce n’était pas avec ça que je gagnerais ma vie. Je pensais quand même que si un jour j’avais du succès, je pourrais négocier. Mais même quand on a pas mal de bouquins qui tournent, et même qui vivent en poche et en jeunesse, ce qui est mon cas, avec 3 % on n’y arrive pas. La marge de négociation est très réduite. Et je suis une très mauvaise négociatrice.
Donc je n’ai jamais lâché mon métier de journaliste et j’ai toujours continué les piges. Mais c’est aussi le problème de la professionnalisation des auteurs jeunesse, parce que quand on n’arrive pas à gagner sa vie avec un métier, est-ce qu’on peut considérer que c’est une profession ?
L’argument massif des éditeurs est de dire : « Vous pouvez faire des interventions dans les écoles, qui sont rémunérées ». Sauf que moi, j’ai détesté l’école, j’y étais malheureuse et je n’ai aucune envie d’y retourner. Même si, quand j’interviens dans les écoles, le contact avec les enfants est génial.
Le problème de la rémunération de l’auteur, c’est quand même le nerf de la guerre.
Cyril. – Oui. Surtout qu’en jeunesse, s’il y a des illustrations, tu partages les droits globaux avec l’illustrateur.
Sandra. – Bon, maintenant, je fais partie de l’association La Charte, des auteurs et des illustrateurs jeunesse. Quand même, on est assez nombreux, donc on échange un peu nos contrats. Et donc on a à peu près une idée globale des habitudes de partage des droits d’auteur. En général, c’est 8 %, à partager entre l’auteur et l’illustrateur. Le plus souvent, l’illustrateur prend 5 % parce qu’il travaille plus longtemps : c’est plus long d’illustrer un livre que d’écrire un texte jeunesse. Moi, j’ai fait des petites séries, des petits romans, ou même des romans sans illustrateur : c’est 6 %. Entre 5 et 6 %. Et là, il n’y a pas l’argument de partager. C’est juste que c’est décidé qu’un auteur ne doit gagner que 6 % du travail qui est fourni sur un produit final. Donc c’est vrai que… Bon, c’est difficile de faire bouger les éditeurs en tout cas. Et puis, quand on est auteur, on n’a pas accès non plus aux décisionnaires. On a accès à un éditeur salarié, qui a une marge de négociation qui est très faible. Et puis, très vite, je comprends que c’est comme ça et pas autrement. Des gens qui écrivent bien, il y en a plein. Et qui ont envie d’être publiés chez des grands éditeurs, il y en a plein ! Et c’est à prendre ou à laisser.
Cyril. –Quel est le moment où pour ton roman, tu as eu une espèce de révélation et tu t’es dit : « Après tout, je pourrais essayer de l’autoéditer » ? Quel est le cheminement qui t’a amenée à ça ? Est-ce qu’il y a eu un moment particulier ? Est-ce qu’il y a eu une rencontre qui a fait ça ?
Sandra. – Il y a eu deux rencontres importantes. La première, c’est une amie qui était une de mes éditrices chez Flammarion jeunesse et qui travaille pour un éditeur adulte maintenant. Comme elle avait beaucoup aimé mon roman Une fille, c’est chick !, elle m’a suggéré d’en écrire un autre dans le même style mais avec une intrigue policière. Ça m’a donné l’idée d’une histoire. Et je lui ai envoyé les trois premiers chapitres. Elle a beaucoup aimé. Du coup, j’ai continué. Et elle a joué le jeu éditorial, avec moi. Ce qui m’a beaucoup stimulée.
Cyril. – Elle joué le rôle d’éditrice développement, quoi !
Sandra. – Exactement. Le problème de l’autoédition, c’est qu’on est tout seul ! Et j’aime bien être accompagnée. J’aime le travail collectif, même si auteur, c’est un travail de solitaire. A la fin, elle m’a dit : « C’est super ! » Elle m’a conseillé de le mettre en ligne sur Amazon, et que s’il avait du succès, elle pourrait convaincre quelqu’un dans sa maison d’édition de le publier. C’est vrai que je n’y avais jamais pensé. Je suis peut-être un peu oldschool, mais je ne lisais pas du tout d’e-books et je ne connaissais pas le monde de l’autoédition.
J’ai commencé à me renseigner, j’ai regardé un peu ce qui se faisait… et je me suis dit : si je me lance, il faut que je le fasse de façon professionnelle. Donc j’ai initié une formation à Nice, avec l’agence régionale du livre, sur l’édition numérique avec un groupe d’auteurs. Ce qui est marrant c’est que ma copine éditrice m’avait parlé d’Alice Quinn, une auteure qui cartonnait sur Amazon car elle a été publiée après avoir été numéro un des ventes kindle et dans cette formation, j’ai rencontré une Alice. Et en fait, c’était Alice Quinn. Et j’ai eu un vrai coup de cœur pour elle. Elle m’a expliqué le fonctionnement de l’autoédition en ligne et cela m’a beaucoup aidé.
Cyril. – Le processus de production, que vous ne connaissez pas en tant qu’auteur.
Sandra. – Pas du tout ! Avant, je râlais souvent parce que je n’aimais pas les couvertures de mes livres. Mais là, si la couv est moche, c’est de ma faute ! Heureusement, ce n’est pas le cas. Je l’aime beaucoup. J’ai trouvé une super graphiste, Véronique Figuière, qui travaille en freelance pour des maisons d’édition. Ensuite, un ami d’Alice Quinn, Julien, a réalisé la mise en page car je voulais que l’aspect du livre soit irréprochable.
Cyril. –Donc tu as fait toute cette phase de production, avec différents intervenants, et il y a un jour où tu t’es dit : « Ça y est, il faut le mettre sur Kindle » et tu as appuyé sur le bouton. Est-ce que tu avais déjà prévu de ce que tu allais faire avant ? Ou est-ce que tu l’as fait un peu en te disant : « Allez, c’est bon, il faut y aller, quand même ! »
Sandra. – Il fallait faire une mini campagne pour annoncer la sortie du livre. Un mois à l’avance, j’ai envoyé des mails à mes contacts pour annoncer sa parution. En leur expliquant que ce jour-là, j’allais faire un prix d’appel de 0,99 €, pour que tout le monde l’achète. Ensuite, le jour du lancement du livre, je leur ai envoyé un mail et j’ai aussi posté un message sur Facebook et Twitter. Le jour J, mes amis ont joué le jeu et ont partagé l’information auprès de leurs contacts. Et en fait, l’objectif, comme tu le sais, c’est d’atteindre le top 100, pour pouvoir être repéré par des lecteurs qui ne te connaissent pas.
Cyril. – Ce n’est pas le seul objectif. L’objectif, c’est d’acquérir de la visibilité en général. La visibilité, pour moi, elle s’atteint de différentes manières. C’est clair que si on a un livre, qu’il est au fin fond du classement, qu’il est dans une catégorie qui est mal placée et que personne ne voit ce livre, c’est comme si tu étais dans la réserve chez le libraire. L’intérêt d’avoir des gens, qui sont des lecteurs Kindle, qui l’achètent assez tôt, c’est que sur la boutique Amazon, tu vas avoir un recoupement entre les livres qui sont lus et ton livre.
Donc là, par exemple, si tu regardes ta page Amazon, tu vas voir que ton livre, il est là, mais tu as en-dessous, tout de suite : « Les clients ayant acheté cet article ont également acheté ». Et ça, sur les livres en question, tu vas l’avoir aussi. Si tu prends Incroyable fiancé, de Maddie D., et que tu regardes, il y a des chances quand même qu’on trouve ton livre quelque part un peu plus loin. Pas tout de suite, évidemment, c’est le mauvais exemple ! C’est peut-être un livre qui a été trop lu. Mais tu vois, c’est une des manières d’acquérir de la visibilité. Tu vas aussi avoir les tops. Les tops sont vachement bien ! Ce qui a été utilisé pas mal cet été aussi, c’est le concours Amazon Kindle. Tu participes à ce concours, ou pas ?
Sandra. – Au départ, je voulais participer à ce concours. Mais comme j’ai été contactée par un éditeur après avoir été deux semaines dans le top 100, je n’ai pas pu le faire car cela m’aurait bloqué. Car en participant à ce concours, on s’engage à ne pas signer de contrat d’édition pendant six mois.
Cyril. –Pour reprendre ce que je disais, dans les livres qui sont recommandés quand on regarde ton livre, il y a Une année de grandes vacances. Si on va sur Une année de grandes vacances, le premier livre qui est recommandé dans la liste qui est juste en-dessous, c’est le tien. Donc tu acquiers de la visibilité comme ça. En fait, Amazon est capable de dire : « Telle personne a aimé ce livre, telle autre personne lit ce livre et a acheté celui-là : on va proposer celui de Sandra à toutes les personnes qui regardent le livre en question ».
Donc tu acquiers de la visibilité comme ça. Donc il n’y a pas que le top. C’est vrai que le top, évidemment, c’est bien ! Ce qui est bien aussi dans la démarche que tu as eue, c’est qu’il y a la preuve sociale. Le fait d’avoir des commentaires assez tôt, ça aide énormément ! Est-ce que tu as eu des commentaires très tôt ?
Sandra. – J’en ai eu une quinzaine, je crois. Ce qui est génial quand on est auteur, que les commentaires soient positifs ou négatifs -même si je préfère les positifs !- c’est d’avoir un retour direct sur son travail de la part du lecteur.
Cyril. –L’éditeur qui va publier ton livre, ça s’est passé en même temps, parce que tu cherchais ou c’est lui qui s’est dit : « Tiens, il est bien, ce livre » ?
Sandra. – En fait, je n’ai envoyé ce manuscrit à aucun éditeur. Quand j’ai vu que le livre commençait à générer du trafic, à monter dans le top 100, et à se vendre, même à un prix dérisoire, j’étais heureuse qu’il suscite de l’intérêt. Et j’avais quelques commentaires sympas en plus… Jamais je ne me suis dit qu’un éditeur viendrait me chercher comme ça, au bout d’un mois et demi ou deux mois. Cela a été une énorme surprise, parce que l’expérience que j’avais, c’était d’envoyer des manuscrits à de nombreux d’éditeurs qui ne voulaient pas de moi les trois quarts du temps, et tout d’un coup, j’avais un éditeur qui voulait de moi sans que je sois allée le chercher !
Il s’agit de City Éditions, qui est une petite maison avec un catalogue intéressant, aussi bien des biographies que des romans et Hachette comme diffuseur. En plus, il me permet de garder mes droits numériques, ce que je n’aurais jamais obtenu ailleurs. Le livre sortira en 2016 en librairie, donc on verra comment cela va se passer ! Mais aujourd’hui, je peux dire que c’est une expérience extrêmement positive pour moi.
Cyril. – Chick-lit, en librairie, ça a bientôt son rayon, donc tu vas te retrouver dedans et tu seras en concurrence avec des mastodontes… Et tu vas gagner !
Sandra. – Voilà, c’est ça !
Cyril. – Non, mais ce qui est bien, c’est de se dire que l’autoédition, c’est aussi une forme de junior league, de maternelle de l’édition papier. Mais qu’on peut accéder quand même à une ligue professionnelle de l’édition papier.
Sandra. – Eh bien, oui, on peut. Je ne suis pas du tout le seul exemple : il y en a plein, je pense.
Cyril. – Il y en a de plus en plus.
Sandra. – Il y a beaucoup de gens qui écrivent et qui écrivent très bien. Et qui n’arrivent pas à passer par le filtre de l’édition traditionnelle. C’est une manière de faire émerger les talents. Et s’il y a un conseil à donner, c’est qu’il faut bien préparer son coup à l’avance et ne pas se lancer du jour au lendemain.
Cyril. – Tu parlais tout à l’heure de garde-barrière et de filtre. Aujourd’hui, le filtre le plus important, c’est vraiment le filtre du lecteur.
Sandra. – Oui. Il sait comment faire, avec ses appréciations. Et là, c’est un lien direct, ce qui est quand même assez génial quand on est auteur. Qu’on ait des commentaires positifs ou négatifs. C’est vrai que les négatifs, ce n’est pas très agréable, mais en même temps, avoir un retour direct sur son travail, une critique qui ne soit pas passée par le filtre d’un critique professionnel, c’est aussi très instructif sur la qualité de son travail.
Cyril. – L’étape suivante, est-ce que tu y penses déjà ?
Sandra. – J’aimerais bien mettre mon premier roman en ligne pour lui donner une nouvelle vie ! Ensuite, j’ai envie d’écrire un polar. Et si ce projet aboutit, je continuerai à utiliser Amazon Kindle, parce que c’est une formule qui me va bien. En jeunesse, par contre, je poursuivrai avec des éditeurs classiques car j’ai de bonnes expériences. J’ai un album qui sortira chez Gautier-Languereau en 2016 et je prépare une bande dessinée jeunesse. Et puis je continue les piges pour le magazine Elle, à la rubrique C’est mon histoire.
Cyril. – Sandra, merci beaucoup pour le temps que tu nous as accordé pour partager ton expérience. On peut te retrouver sur ton blog. Et sur ta page auteur, dans Amazon, sur Twitter (Sandrabn) et Facebook (Sandra Batlle Nelson).