Kindle Unlimited 2.0 : qu’est-ce que ça change ?

Nous sommes le 5 juillet… Et les nouveautés de Kindle Unlimited 2.0 ont commencé à arriver. Si vous avez mis un ou plusieurs livres dans KDP Select, cela peut vous impacter. Si vous ne l’avez pas fait, il vaut mieux que vous sachiez d’ores et déjà tout ce que cela change.

Première chose de nouveau, le KENPC (presque aussi célèbre que le TDNEMIP). Bon, je ne le dirai qu’une fois : le nombre de pages qu’Amazon prend en compte pour votre livre. Il est normalisé selon une méthode différente des précédentes. Je ne veux pas savoir comment ils font, vous ne voulez pas le savoir, mais avoir une approximation serait utile.

Sur Propulsez votre ebook sur la boutique Kindle, le KENPC est de 120 pages. Contre 84 pages sur la page description de la boutique Kindle. C’est un petit livre de 13554 mots.

82 questions sur l’Autoédition : 31840 mots, 293 KENPC et 204 pages dans la description.

Comment faire pour connaître le KENPC de votre livre ?

Sur KDP, Allez dans votre bibliothèque, et choisissez “Promotion et publicité” dans le détail.

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Le KENPC sera affiché dans la case concernant KDP Select :

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Mon problème personnel, c’est que le KENPC n’est pas une variable du nombre de mots… Dans le premier titre, Amazon compte 112 mots par page, dans le deuxième 156 mots par page.

Mais dans mon cas, il y a plusieurs illustrations dans les livres, donc il est un peu logique que le nombre de mots par page soit inférieur.

J’ai donc vérifié avec d’autres auteurs qui publient sur Kindle, et sur un vrai roman de fiction, Patrick Ferrer (Auteur du Baiser de Pandore) m’a tout de suite répondu 177 mots par page. Ce qui est en ligne avec ce que j’ai lu sur les blogs et articles d’auteurs anglo saxons.

On peut moyenner à 150 mots par KENPC.

Pourquoi mon attachement au nombre de mots d’un roman ? On le voit bien avec ce fameux KENPC, le nombre de pages est vraiment trop compliqué à estimer. Entre votre version Word, votre version Kindle décrite sur Amazon et le nombre de KENPC pris en compte par Amazon, on peut varier du simple au double !

Quand on me dit “Mon roman fait 150 pages, en Verdana 10”, je n peux pas savoir vraiment s’il est long. Beaucoup de paragraphes, avec des interlignes, ou juste des retours chariot ? Si on dit 50 000 mots, je dis bien, 90 000 mots bravo, 150 000 mots… je vais faire une réserve de noisettes car c’est un vrai pavé.

Bien sûr aussi, tout le monde n’utilise pas toujours des mots aussi longs pour écrire. J’ai une moyenne autour de 6 signes par mot. Et vous ?

Au moins, avec le nombre de mots, on est plus proche de la longueur totale. Je vais essayer de rebrancher mon cerveau sur le nombre de signes pour la prochaine fois.

Impact de l'usage du KENPC sur la rémunération

En clair, combien rapporte une page lue ? Amazon nous l’a dit (ils ont encore mal à la langue, qu’ils ont mordue juste après avoir envoyé l’email).

"In mid-July, we will post results for the fund in June, expected to be at least $11M, making June the largest monthly payout so far. As previously announced, the KDP Select fund for July and August will also be at least $11M.. . .As measured using KENPC, during the month of June, KU and KOLL customers read nearly 1.9 billion Kindle Edition Normalized Pages (KENPs) of KDP Select books."

(1.9 x 10^9) / (11 x 10^6) = 0.005789 USD

Un demi-cent de dollar par page lue. Désolé, je n’ai pas reçu le même email en français.

En continuant avec Patrick, qui a mis ses infos, et mérite un peu plus que 0,33 € de rémunération sur le premier tome du Baiser de Pandore, 290 pages donne une rémunération de 1.67 USD, soit 1,50 euros.

Waouh !

Comme quoi, ça paye d’écrire des romans assez longs…

Euh, qu’est-ce que je dis ? Est-ce que le prix d’un livre serait proportionnel à la taille de celui-ci, principalement dans la fiction ? Serait-ce un modèle de calcul de prix qui aurait du sens ?

Est-ce que les deux autres tomes de Patrick , à 1,99 € tous les deux, pour un nombre de pages plus important, seraient sous-évalués ?

Pour un modèle de prix plus mathématique

Je ne sais pas si vous avez déjà réussi à le faire marcher, mais il y a maintenant dans KDP un nouvel outil en page “Droits et Territoires”.

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(Merci de me donner une capture d’écran qui donne de vraies infos si vous en avez une, même floutée).

La présence seule de cet outil nous permet de voir qu’Amazon veut que nous fassions évoluer notre modèle de prix pour aller vers quelque chose d’assez mathématique.

Prenez un livre comme le Projet Anastasis de Jacques Vandroux. En version imprimée CS il fait 524 pages. Comme une page imprimée fait 300 à 350 mots, le KENPC de ce roman doit être proche de 1050. Si quelqu’un le lit en entier, cela fait pour Jacques une rémunération de 6.07 USD, soit 5,46 €. Beaucoup mieux que les royalties sur le prix actuel.

Et donc un prix plus en phase avec ce qui est pratiqué par les éditeurs traditionnels.

Évidemment,  tous ces chiffres sont sujets à caution. Ce qui est intéressant c’est la démarche, l’évolution.

Cela n’arrange pas mes affaires : à 120 pages, Propulsez votre ebook sur la boutique Kindle ne me rapportera plus que… 69 cents de dollar. C’est toujours lieux que les royalties, me direz-vous… Pas grave, je ne l’ai pas mis dans KDP Select pour abuser du système (même si j’en  ai profité en effet pendant un mois avec un gain de 1,2 € par prêt/lecture).

Je suis sûr que tout le monde est en train de sortir sa calculette, alors récapitulons :

  • 150 mots par page pour une page "KENPC"
  • 0.005789 USD ( 0.00520874573 euro) par page KENPC

Vous pouvez maintenant calculer le gain par livre d’une lecture complète pour chacun de vos titres si vous retrouvez le nombre de mots.

Je suis à peu près persuadé que mes calculs vont se révéler faux venu fin juillet. Dites-moi tout de suite si vous trouvez une faille dans mon raisonnement.

Conclusion

Ecrivez de grands livres que les lecteurs veulent lire jusqu’à la fin. Vous serez mieux rémunérés. C’est la conclusion que j’en tire.

Pff… tout ça pour ça.